Annales des Mines (1871, série 6, volume 19)
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ACCIDENT AUX FORGES DE FOURCHAMBAULT.
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RAPPORT DE M. ICHON.
par son propre poids ; cela se comprend du reste lorsqu'on
songe au faible jeu de la tige dans la boîte à étoupes et lorsque l'on voit, comme le montre la fig. 5, qu'a 3o centimètres au-dessus de la boîte à étoupes la déviation est déjà de 4 millimètres. M. Griffiths aura certainement remarqué cette déviation et se sera expliqué ainsi la position du piston ; il ne songeait évidemment pas qu'il pût y avoir
de la vapeur sous le piston et cela parce que, ayant fait essayer la fermeture des soupapes avec des leviers, elles semblèrent toutes reposer sur leurs siéges. Cela résulte également du dire que nous avons reproduit plus haut, et d'ailleurs il est évident qu'avec la grande expérience qu'avait M Grithths de toutes les machines qu'il connaissait dans
leurs plus petits détails, il n'aurait pas fait procéder à l'ouverture du cylindre s'il avait soupçonné la présence de la vapeur. Le samedi 19, vers 7 heures, M. Griffiths accompagné de son frère, contre-maître, vint avec cinq ajusteurs pour procéder au démontage de la machine ; il y avait en outre comme aides le graisseur et le pompier déjà nommé. La machine était dans l'état où on l'avait laissée la veille au soir; on n'avait donc aucune raison de plus pour penser qu'il y eût de la vapeur dans le cylindre. On déboulonna le bouchon ( couvercle supérieur) du cylindre et on essaya de le faire sortir an moyen de coins ; en même temps les deux aides et le sieur Penny, ajusteur, montèrent au troisième étage pour aider à l'enlèvement au moyen du treuil (fig. 1); il restait donc au second, autour du cy. Endre, M. Griffiths, son frère et quatre ajusteurs, en tout six personnes. Les ouvriers du troisième avaient commencé une première fois à tourner le treuil; on leur ordonna d'arrêter, puis ils durent recommencer, mais ils eurent à peine fait un quart de tour qu'ils entendirent des cris poussés par les personnes du deuxième, et au même instant un énorme jet de vapeur vint les envelopper entié-
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rement. Ils se sauvèrent par les fenêtres sur les toits et les conduites de vapeur ; deux d'entre eux furent brûlés à la main et au nez, le troisième n'eut rien. Quant aux six personnes du second, complétement brûlées par la vapeur et probablement par de l'eau entraînée provenant de la condensation qui s'était faite depuis la veille, elles descendirent toutes par l'escalier ; on sait déjà que malgré tous
les soins qui leur furent prodigués, elles ne purent être sauvées; il est à présumer que la vapeur aura pénétré chez elles dans les poumons, et c'est là ce qui les a perdues.
Il nous reste maintenant à expliquer la présence de la vapeur dans le cylindre, et à examiner s'il y a eu quelque négligence ou imprudence dans la façon de procéder. En démontant le mouvement des soupapes on a reconnu que la tige t fig. 2, qui porte la soupape d'émission infé-
rieure, et sur laquelle glisse une tige creuse partant de la soupape d'admission, était faussée ; comme elle est guidée près de ses deux extrémités, la déviation maximum se trouve entre les deux points fixes et on reconnaît qu'il correspond sensiblement au droit du siége de la soupape d'admission. Il en résulte que cette dernière soupape a également dû être écartée de sa position normale ; en tenant compte de la déviation de 5mm,5 constatée sur la tige, et en admettant que la soupape soit restée parallèle à elle-même,
on peut calculer (fig. 12) que la soupape laisserait une ouverture horizontale de 23eq,93, différence de la surface des deux cercles de 1 1c,52 et de 11e,1 7 de rayon, ce qui correspond à une section étranglée d'environ 6eq,.5o.
En réalité la soupape ne sera pas restée parallèle à ellemême, mais aura pris une position inclinée, et l'ouverture aura été moins grande ; mais les chiffres ci-dessus montrent que de toute manière il y avait une ouverture parfaitement suffisante pour établir la communication du cylindre avec les conduites à vapeur. On ne peut s'expliquer la détérioration de la tige t que par l'effet du choc qu'aura