Annales des Mines (1871, série 6, volume 19)
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RECHERCHE ET EXPLOITATION DU PÉ'fROLE
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petites huttes en bois, construites sur l'orifice même du puits et dans lesquelles ils entassent leur cire sur laquelle ils doivent veiller jour et nuit pour la défendre contre la rapacité et la violence du voisin. Joignez à cela que, ces propriétaires sont pour la plupart des juifs, qu'ils appar.
dans celui du voisin pour lui voler Pozokérite ou même ses
tiennent à cette race des juifs de Russie, de Moldavie et de
catif qui caractérise bien cet état d'anarchie, et la nature de cette population : lorsque nous visitâmes Boryslaw l'agent du gouvernement autrichien nous fit accompagner par un gendarme qui nous suivit-le fusil au bras pendant tout le temps de notre visite, et sans la présence duquel il aurait été imprudent de s'aventurer trop près des puits.
Pologne dont on ne peut se faire une idée qu'en ayant vécu au milieu d'elle, cette race particulièrement âpre au gain et sordide, qui n'ayant qu'une idée fixe, la passion du gain, et saisissant avidement toutes les occasions pour la satisfaire, s'impose partout comme intermédiaire, accapare toutes les ressources du pays, et est par ignorance autant que par religion rebelle à tout progrès. Songez que quand ils n'exploitent pas eux-mêmes, ils emploient comme
ouvriers des paysans polonais, de véritables brutes, que l'on ne peut décider à descendre dans les puits qu'en les grisant d'abord d'eau-de-vie blanche ; et vous parviendrez
Toutes ces contestations et ces querelles finissent en gé-
néral par des coups de couteau, et il ne passe guère de jour sans qu'il y ait mort d'homme. Un détail signifi-
C'est dans ces conditions que l'on extrait chaque se1° 672 tonnes d'huile de pétrole qui
maine à Boryslaw :
vaut sur place 258 francs la tonne et même aujourd'hui ce prix s'élève jusqu'à 3oo francs ; 2° 13o tonnes d'ozokérite ou cire minérale naturelle contenant 25 p. 100 de paraf-
fine, 58 p. ioo d'huiles lourdes, 6 à 8 p. too de benzine
ioo de goudron et qui vaut 375 francs la
à vous faire une idée de l'aspect étrange et barbare de cette
et
sorte de vaste campement sur le pétrole. C'est une Californie en miniature à laquelle rien ne manque : ni les revirements subits de fortune, ni les vols, ni les meurtres. On cite un Juif qui fort gêné dans ses affaires, cherchait eu vain à emprunter 200 francs pour l'aider à continuer son exploitation, quand il tomba sur une veine d'ozokérite qui, en deux mois, lui rapporta 80.000 francs. Souvent dans un puits où la veille on n'avait pas d'ozok.érite, ozokérite
tonne. Toutes ces richesses pour se rendre à Drohobicz n'ont d'autre chemin à suivre qu'une route affreuse qui n'est, à vrai dire, autre chose que le lit d'une rivière que l'on suit quelquefois dans l'eau et que l'on traverse à gué
à moitié liquide s'introduit pendant la nuit souvent avec une grande force, et on le retrouve plein d'ozok.érite le lendemain matin. Le vol et la fraude y sont organisés sur une vaste échelle;
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à
19 p.
dix fois entre Drohobicz et Boryslaw. C'est par ce chemin épouvantable que s'écoulent annuellement 8 millions de marchandises.
Un péage installé sur cette route à raison de of,o4 par cheval, produit annuellement 9.000 francs. En hiver, quand la rivière est grosse, toute communication est inter-
rompue. Dans ces conditions le transport à Drohobicz
creuser une galerie en.partant de son puits jusque sous le
coûte de 5,6o à 5,5a par tonne. De Drohobicz à Przemysl ou l'on rejoint le chemin de fer, le transport s'élève à 25
terrain du voisin, est une chose parfaitement normale;
ou 5o francs la tonne.
souvent on ne se contente pas de conduire ses travaux sous
On pense bien qu'au milieu de ce désordre il est absolument impossible de réunir sur le gisement et sur les circonstances qu'il présente des notions un peu précises.
la propriété voisine, on pratique une ouverture masquée par des planches, par laquelle on passe la nuit de son puits