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Annales des Mines (1871, série 6, volume 19)

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EN GALICIE.

RECHERCHE ET EXPLOITATION DU PÉTROLE

Chaque propriétaire exploite sur ses quelques mètres carrés de terrain, au hasard, et sans méthode ; lui demander des renseignements sur la nature et la position des coudes serait tout à fait inutile ; et quand on le questionne. ils

n'a qu'une idée, c'est de voir en vous un acheteur pus. sible qu'il a intérêt à tromper. Quant à l'exploitation elle-même, c'est ce qu'on peut imaginer de plus désor. donné ; c'est un gaspillage inouï et un bouleversement complet du terrain qui rendrait même' pour l'avenir impossible une exploitation sérieuse ; c'est dans toute la force du

terme ce que les allemands appellent énergiquement un « Baub-Betrieb. » On peut cependant dire d'une manière générale que, en creusant les puits, on trouve, à partir de la surface, d'abord des argiles jaunes reposant sur un lit de cailloux roulés et de gravier. Au-dessous de ces alluvions, à une profondeur

de io à 20 mètres, on trouve, d'abord des argiles plastiques, puis des alternances de chistes bleus et de grés, plus ou moins imprégnés de pétrole ; et contenant une ou plusieurs couches d'argile roux. Ce S couches sont complètement brisées et bouleversées. Leur inclinaison varie de

l'horizontale à la verticale, leur plongement du nord au sud. Au milieu de ces couches brisées, on trouve ordinairement soit le pétrole, soit l' ozokérite, soit les deux ensemble.

Le pétrole se trouve imprégnant les grès, ou plutôt entre les grès et les schistes. Quant à l'ozokérite, on la rencontre en veines de 2 ou 3 pouces, et quelquefois d'un pied d'épaisseur, qui se présentent avec les directions et les plongements les plus irréguliers. On trouve encore rozokérite en feuilletnninces comme du papier, remplissant les failles dont totÉes les couches sont traversées. Les couches sont en quelque sorte hachées dans tous les sens, et il semble que ce soit surtout au voisinage de ces failles que l'on rencontre le pétrole et l' ozokérite. Nous .avons cherché sur les tas près des puits le grès à fucoïdes sans pouvoir le roc-

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contrer. Mais nous avons trouvé en abondance, et vu en place dans un puits où nous nous sommes fait descendre, une masse marneuse noire tout à fait analogue à FllaselGebirge dans laquelle se trouve le sel de Wieliska et de toutes les salines qui bordent les Karpathes. Cette masse boueuse contient de rozokérite que l'on sépare au jour en lavant les terres.

On trouve aussi l'ozokérite en veines dans les strates du grès, et alors elle est souvent accompagnée de gypse. Le gypse et le sel accompagnent du reste d'une façon presque constante l'ozokérite sous forme de cristaux très-nets, et même assez considérables, empâtés dans la cire plastique. Il semble que l'on puisse faire à cet égard une distinction entre la partie sud et la partie nord du champ d'exploitation; dans la région sud il n'y aurait guère que deux puits où l'on exploiterait ozokérite, et les autres puits ne donneraient que du pétrole ; dans cette même région on rencontrerait le sel en grande abondance, au milieu des marnes et des argiles ; mais je ne puis donner ce fait que sous toutes réserves, mes renseignements à cet égard, étant très-incertains. L'ozokérite, lorsqu'elle se rencontre dans les puits en couches un peu considérables, forme une masse semi-fluide qui, probablement sous la pression des terrains supérieurs, jouit d'une force d'expansion considérable. Nonseulement elle brise tous les cadres de bois par lesquels on cherche à la contenir et elle disloque les puits, mais souvent on l'a vue soulever les ouvriers qui travaillaient au fond du puits, et les ramener ainsi jusqu'au jour en s'épanchant à la surface.

Les exploitants de Boryslaw se contentent en général

de creuser à partir de la surface un puits circulaire de 5 mètres de diamètre, jusqu'à ce qu'ils aient traversé les premières couches argileuses, et atteint le niveau de gravier où se trouve de l'eau. Cette première partie du puits a ih à 16 mètres de profondeur; au centre de ce puits