Annales des Mines (1871, série 6, volume 19)
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DE PLOMB ET DE ZINC.
PlIÉPARATION MÉCANIQUE DES MINEHAIS
peut, par des coups de marteau bien appliqués, détacher des fragments de minerai ou de stérile, et retirer ainsi. par cette seule opération, une certaine quantité de riche fondre et de gangue à rejeter immédiatement. La deuxième classe, au contraire, comprendra tous les fragments où les matières sont trop finement disséminées pour qu'on puisse les séparer au marteau. Cependant le minerai à scheider est souvent divisé luimême en plusieurs catégories qui passent au scheidage séparément. Ainsi, si le mélange qui constitue le minerai est seulement binaire, on aura le minerai à scheider riche et le
minerai à scheider pauvre. Si, comme au Bleyberg, on traite un mélange de blende , galène et gangue, on fera trois classes : galéneux riche, blendeux riche, galéneux et blendeux pauvres. Si enfin le minerai est plus complexe, comme à Ems et comme à Holzappel, et renferme en outre
du cuivre pyriteux et du cuivre gris, on fera une classe renfermant tous les morceaux cuivreux, quelle que soit d'ailleurs leur composition.
Il est évident qu'on ne peut fixer à priori de règle générale pour ce triage ; la manière dont on l'effectue doit nécessairement varier suivant la nature des minerais et la valeur des matières qu'ils renferment. Mais on peut dire, en thèse générale, que s'il est bon d'opérer dès lors une sé paration nette entre les différentes matières qui constituent la masse du minerai, il ne faut pas pousser la classification trop loin et faire trop de divisions ; car alors le triage ne peut plus avoir de netteté, et les différentes catégories ne peuvent être traitées à part, à moins de compliquer beaucoup la marche des opérations. Quant aux ateliers de cassage et de triage, ils ont rarement une disposition bien en rapport avec leur destination. Cependant, lorsque l'on emploie le concasseur mécanique, il est une manière de disposer les choses qui facilite beau-
coup le travail et 'réduit les transports. Pour cela, on ex-
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hausse le concasseur, et l'on fait tomber la matière qui en sort sur une table ronde en fonte, animée d'un mouve-
ment de rotation, autour de laquelle se tiennent quelques femmes qui enlèvent les morceaux au fur et à mesure qu'ils passent devant elles, et les jettent dans des caisses en bois que des manoeuvres emportent à l'atelier de scheidage. Chaque ouvrière prend les fragments d'une seule classe ;
les minerais à broyer seuls restent sur la table, et vont se butter contre une règle fixe oblique sur les rayons (fig. 1, pl. VII) , qui les conduit sur le bord, et les fait tomber dans une caisse. Ce mode de triage est très-rapide, et
donne de bons résultats ; seulement, avant de tomber sur la table, le minerai doit passer sur une grille qui enlève les menus ; c'est le refus de cette grille qui se rend seul sur la table de triage.
Les menus sont mélangés avec ceux qui proviennent de la mine. Leur proportion est d'ordinaire plus forte avec le concasseur que lors du cassage au marteau ; c'est là une légère infériorité du cassage mécanique.
La disposition que je viens d'indiquer est adoptée à Angleur, près de Liége, dans un petit atelier tout nouvellement construit, et dont je parlerai souvent dans ce mémoire en raison de la simplicité et de la nouveauté de tous les appareils qu'on y rencontre. - SCHEIDAGE.
Je dirai très-peu de chose du scheidage, qui est une opération bien connue, et qui subit très-peu de modifications.. Il est impossible de l'effectuer avec une machine, parce que
les coups de marteau doivent être appliqués dans des points déterminés afin de séparer le plus possible le riche et le stérile. Si l' on cassait le minerai en fragments de la grosseur de ceux qui proviennent du scheidage, en se servant
d'un concasseur, puis qu'on fasse ensuite un triage, l'effet