Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1871, série 6, volume 20)

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SUR UN NOUVEAU FLUOPHOSPHATE

TROUVÉ DANS LE GÎTE D'ÉTAIN DE MONTEBRAS (CREUSE). 21

ment donner lieu dès à présent à d'utiles et intéressantes hypothèses ; mais je crois préférable de poursuivre d'abord 'examen chimique des dérivés du fluophosphate, c'est-àdire de la wawellite et de la turquoise, et de définir plus complètement les diverses circonstances de leur gisement et leur relation avec l'étain oxydé. L'interprétation de tous ces éléments d'une même question pourra sans doute alors apporter quelque lumière dans l'étude des conditions qui ont présidé à la formation de ce groupe minéral. Des faits observés, on peut cependant conclure dès aujourd'hui que l'étain oxydé associé au fluophosphate n'a pas été englobé par lui, mais qu'il s'est au contraire introduit dans Ce minéral postérieuretnent à sa formation, et le plus souvent à l'aide de dissolvants, qui ont transformé plus ou moins complétement le minéral en turquoise. En somme, dans l'état actuel des observations, le nouveau minéral se serait produit et déposé surtout dans les soui;ces alignées suivant les fentes du système Land's End, aux points où ces filons &ouvrent dans les régions granitiques voisines de l' elvan, et cela, antérieurement à la formation dans ces mêmes points de l'étain oxydé.

RÉsumÉl.

Cette étude sommaire m'a conduit à toucher à divers points qui appellent d'eux-mêmes un complément d'information ; qu'il me soit donc permis de résumer le but que je me suis proposé dans ce travail. En signalant l'existence d'une nouvelle espèce minérale, j'ai cru devoir décrire les 1?rocédés d'analyse qui ont servi à déterminer sa composition. Ces procédés ne sont en eux-mêmes que la combinaison d'une suite de méthodes- de séparation déjà connues; mais ils m'ont paru pouvoir s'appliquà avec avan_

tage, non-seulement à ce- minéral, mais au groupe de phosphates plus ou moins fluorés qui .en dérivent.

En appliquant à cette espèce nouvelle les vues de M. Gaudin sur la constitution moléculaire des substances minérales cristallisées, j'ai cherché à vérifier la formule que posséderait le minéral à l'état de type théoriquement pur. Tel qu'il est rencontré. aujourd'hui, le fluophosphate rend compte de la présence, à Montebras, de deux minéraux,

wawellite et turquoise. qui, je le crois du moins, n'ont été

jusqu'ici trouvés et décrits que séparément.; peut-être sera-t-on conduit à mieux relier les termes encore épars de la famille imparfaitement connue des fluorures, phosphates et Iluophosphates et à rattacher, par exemple, l'amblygônite et l'herdérite au groupe de Montebras. Enfin l'étude de ce groupe m'a paru devoir apporter quelque lumière sur l'intervention du fluor et du phosphore, signalée depuis longtemps, dans la formation de certains gisements stannifères.