Annales des Mines (1871, série 6, volume 20)
Page : Image 74
Révision de 20 févr. 2015 21:57:24, edited by Anonymes
154
MÉTALLURGIE DE L'ARGENT AU MEXIQUE.
MÉTALLURGIE DE L'ARGENT AU MEXIQUE.
Extraction de l'or par l'amalgamation clans les moulins de porphyrisation à Guanajuato.
MERCURE
PÉRIODE DU BROYAGE.
MINERAI
MERCURE
MÉTAL
MERCURE
"rd' p. 100
broyé.
employé,
retiré,
perdu.
de reatrgent
or retirés
25 décembre 16 février.. . 20 février.. . 10 avril_ . . 10 avril.. . . 20 juin. . . . 25 Sitlin. . . . 24 juillet. . 10 août.. . . 24 septemb.. 24 septemb.. 24 octobre. . 29 octobre. . 19 décembre
tonnes. 543,85 717,83 567,39 747,96 493,58 321,67 428,48
kilos.. 256,58 272,18 319,65 251,72 265,27 279,37 299,93
kilog. 42,68 40,02 53,56 46,20
Totaux et moyennes. .
3.815,76
1.944,70
30,01
.
.
40,27 40,59 45,27
kilog. 40,41
37,20 50,85 41,99 38,20 38,52 43,82 290,99
94,7 92,9 94,9 90,9 94,8 94,9 96,7 91,2
Les minerais traités étaient assez pauvres en or ; le titre en or du métal obtenu après la distillation du mercure a varié de 55 à 387 grains par marc, soit de 6,8 à 8o,5 millièmes; le complément était de l'argent absolument pur. Par le tableau qui précède on voit que la perte de mercure
est restée à peu près constante et égale en moyenne à 94 p. ioo d'argent aurifère obtenu. La constance de cette perte et sa valeur presque égale au poids de l'or et de l'argent retirés sont deux faits depuis longtemps observés par les maîtres amalgameurs , azogueros,
de Guanajuato ; de là cette tradition persistante chez eux que l'argent ne peut s'unir au mercure sans en détruire un poids égal au sien.
Cette interprétation est évidemment erronée s'il s'agit de métaux natifs ; elle est au contraire fondée s'il s'agit de minerais contenant l'argent à l'état de sulfure simple. En effet, si l'on triture pendant 8 ou so heures par un frottement de glissement énergique et continu, tel que le produisent les arrastras, du sulfure d'argent pur natif ou artificiel, avec trois ou quatre fois son poids de mercure, le sulfure sera réduit en partie, et l'on obtiendra un amal-
135
game d'argent. En séparant ensuite cet amalgame d'abord par un lavage avec un excès de mercure pur et de l'eau chaude, puis par une longue digestion à 5o ou 4o° avec de l'acide azotique étendu, on obtiendra un résidu de sulfures qui, caleiné au rouge avec trois parties de chaux sodée, donnera à la distillation du mercure métallique. En réduisant l'argent sulfuré au simple contact et à la température ordinaire sous l'influence d'une porphyrisation prolongée, le mercure est donc effectivement détruit,passant à l'état de sulfure. Il serait difficile de déterminer les conditions précises de la réaction dans le travail de l'arrastra, mais si l'on admet-
tait qu'elle se passe d'atome à atome, il s'ensuivrait que pour i d'argent retiré il y aurait 0,90 de mercure sulfuré
et perdu ; la perte pratique ressort, comme on l'a vu, à 0,94. Cette amalgamation dans les arrastras est loin de retirer la totalité de l'or contenu, car si les minerais ont une teneur quelque peu élevée, il suffit de laver avec soin une petite pallie des boues sorties des moulins pour mettre le métal natif en évidence. On admet à Guanajuato, mais sans expériences bien concluantes, que les pertes s'élèvent à 5o p. 1 oo ; le même chiffre est aussi admis à Pachuca. Il est difficile d'arriver à cet égard à une évalu'ation quelque peu certaine, car les essais pour or, faits sur ces minerais qui sont souvent très-pauvres, tout en contenant par places le métal en grains appréciables, sont tellement peu concordants qu'il n'est pas possible de les faire servir au calcul du métal contenu. Quelle que soit d'ailleurs l'importance réelle de ces pertes de l'or, elles pourraient être trèsgrandement atténuées, en disposant à la suite des arrastras mexicaines quelques-uns des nombreux amalgamateurs en usage dans les usines de Californie. (La suite à la prochaine livraison.)