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ET EMPLOI DU FOUR ANNULAIRE HOFFMANN.

340 USAGE DE LA CHAUX VIVE DANS LES HAUTS FOURNEAUX

aussi adopter des intervalles de trente-six ou quarantehuit heures. On pourrait même suspendre complétement, s'il le fallait, tout avancement. Il suffit pour cela de charger constamment le combustible par les mêmes trous, et de se borner au poids strictement nécessaire pour compenser les pertes dues à la fumée et au rayonnement de l'ensem-

ble du système. Tout dépend, en dernière analyse, du tirage du four ; or ce tirage est facile à régler ; on se borne à soulever ou à abaisser plus ou moins la cloche placée au

haut du carneau nn qui conduit les gaz chauds au pied de la cheminée, et à régler ensuite, d'après la masse d'air ainsi admise, le combustible chargé par heure. Il ne faut jamais provoquer de la fumée noire au haut de la cheminée,

ni amener un refroidissement général par défaut de combustible ou excès d'air. Je dois observer, à ce sujet, que V. Bois, dans son rapport à la Société d'encouragement, a eu tort d'ajouter que l'on réglait aussi la marche du four, en ouvrant plus ou moins les orifices de chargement. Ce serait amener, comme je l'ai dit, un appel d'air froid, ce serait aller contre le principe même du four, puisque l'économie réside surtout dans le chauffage de l'air par la cha-

leur propre des matières déjà cuites (1. 11 importe, au contraire, beaucoup que les orifices de chargement restent clos avec le plus grand soin, et ne demeurent ouverts que pendant les courts instants du chargement même.

Lorsqu'on veut suspendre la marche du four, il faut, pour qu'il ne s'éteigne pas, chauffer plutôt un peu vivement d'une façon intermittente, que d'avoir un feu perma-

nent toujours faible. On entretient donc le feu, pendant quelques heures, à la façon ordinaire, puis on ferme tout; le lendemain ou le surlendemain on opère de même. Des précautions particulières doivent être prises lors de (*) Rapport sur le four annulaire. Bulle. tin de la Société d'encouragement, ne série, tome XVII, page 2 63.

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la mise en feu. On enfourne trois ou quatre compartiments, place la cloison en tôle à l'un des bouts, ouvre le carneau qui lui correspond, et installe, à l'autre bout des compartiments chargés, une grille provisoire, à l'aide de laquelle on

sèche et chauffe graduellement les matières enfournées. Toutes les vingt-quatre heures on ajoute un compartiment de plus, en reculant d'autant la cloison en tôle. Lorsque le compartiment le plus voisin de la grille atteint l'incandescence, on peut commencer le chargement ordinaire par les ouvreaux de la voûte, et supprimer peû après la chauffe du bas. Le feu s'avance dès-lors comme je l'ai expliqué ; le premier compartiment se refroidit peu à peu, et bientôt la cloison mobile viendra se placer à l'entrée du compartiment où se trouvait la grille. Les fourneaux annulaires, à douze, quatorze ou seize compartiments, dont je viens de parler, sont les fours ordinaires, dits fours simples. Mais on peut doubler le nombre des compartiments, et alors, dans ce four double, il y aura constamment, à la distance de la demi-longueur du circuit total, deux cloisons mobiles, deux compartiments en chargement, deux en défournement, enfin deux zones où brûle le combustible. C'est un double jeu qui parcourt sans cesse le circuit total. Un four double pareil pour la cuisson de la chaux se trouve installé à Saint-Laurs sur le bassin houiller de Vouvant dans la Vendée.

Lorsque le four annulaire doit servir pour la cuisson de la chaux une légère modification devient nécessaire, dans la construction des fours, qu'ils soient d'ailleurs simples ou doubles. Les pierres calcaires se tassent par le fait de la cuisson. Il se fait un vide sous la voûte de la galerie ; les gaz chauds gagnent ce vide et ne passent plus au travers de la charge. La cuisson devient alors inégale. On y remédie facilement en modifiant les contreforts latéraux; contre lesquels s'appuie la cloison mobile en tôle. On les agrandit, sous forme de diaphragmes, clans le tiers supé-