Annales des Mines (1871, série 6, volume 20)
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SITUATION DE L'INDUSTRIE
Dans la plupart des cas, la chaleur développée est assez grande pour agglutiner la masse et coller les morceaux de schistes les uns aux autres, ce qui indique évidemment un commencement de fusion. On doit donc conclure de là que,
même après la distillation des schistes en cornue tournante, ils conservent encore assez de principes combustibles
pour développer une température élevée lorsqu'ils sont réunis en masse. Des HIXpériences faites par M. l'ingénieur
en chef des mines Tournaire au laboratoire de Chalonsur-Saône, prouvent d'ailleurs qu'il doit en être ainsi à cause de la grande quantité de gaz qui reste encore dans les schistes distillés ; en 'poussant la distillation au delà de
la limite adoptée dans l'industrie, on trouve en effet que lorsque le dégagement de l'huile a cessé, celui du gaz continue à s'opérer et la quantité totale de gaz ainsi recueillie est environ le double de celle recueillie à l'usine de Lally. Les schistes distillés peuvent donc être considérés comme un réservoir de gaz que l'on doit songer à utiliser de même qu'on utilise ceux qui se dégagent pendant la distillation. A cet effet M. Aymard, tout en conservant la disposition
de cornue qui vient d'être décrite, avait muni la trémie I d'une grille permettant de soutenir les schistes distillés provenant du déchargement de la cornue. Ces schistes distillés, étant considérés comme un combustible, pouvaient alors concourir par leur combustion à échauffer les schistes de l'opération suivante. De plus un registre placé en dessous
de la grille seyait à mesurer la quantité d'air destinée à la combustion des schistes. Des expériences faites avec cette
DES SCHISTES BITUMINEUX DU BASSIN D'AUTUN.
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une forte proportion de poussière très-ténue, formée dans le mouvement de rotation de la cornue ; cette poussière remplit tous les vides laissés par les schistes entre eux et arrête, à travers la masse, le mouvement de l'air qui tend alors à circuler le long des parois du four. Un autre inconvénient consistait encore en ce que la capa-
cité du four au-dessous de la cornue était trop faible pour qu'il restât un espace suffisant entre la cornue et la masse des 2 mètres cubes de schistes distillés ; il en résultait que le jet de gaz brûlait difficilement dans cet espace restreint et que les flammes du foyer avaient de la tendance à
passer en dessus de la cornue. Aussi M. Aymard est-il arrivé à un effet utile plus grand en ne déchargeant sur la grille de la trémie I que la moitié des schistes distillés, l'autre moitié étant déchargée dans les wagons et restant ainsi complètement inutile. Il a également trouvé plus avantageux de fermer complètement le registre de la trémie I en n'admettant dans la masse de schistes que la faible
quantité d'air qui peut passer par les fissures. Dans ces conditions on peut considérer que la combustion de ces schistes est très-incomplète et que l'on n'utilise en quelque sorte que la chaleur acquise par la masse schisteuse pen; cette masse empêche le refroidissement dant la de la partie inférieure du four et échauffe la petite quantité d'air qui peut se faire jour par la trémie. Cette assertion est d'ailleurs suffisamment prouvée par l'aspect des schistes retirés à la fin de l'opération ; ils sont encore noirs, sauf quelques morceaux qui ont subi une combustion partielle,
nouvelle modification n'ont pas donné des résultats aussi satisfaisants que nous pouvions l'espérer ; la combustion des schistes se faisait mal et ne s'opérait que très-partielle-
probablement parce qu'ils se trouvaient le long de l'une
ment au contact des parois du four où la circulation de l'air était plus facile que dans la masse. Ce résultat s'explique par la nature des schistes distillés qui contiennent
Cependant, même dans ces conditions désavantageuses, M. Aymard a pu constater que la présence des schistes distillés au-dessous de la cornue apportait une petite économi d'environ 25 p. 100 dans la consommation du combustible
des parois du four où la circulation de l'air était plus complète.