Annales des Mines (1871, série 6, volume 20)
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DES SCHISTES BITUMINEUX DU BASSIN D'AUTUN. 57 2
SITUATION DE L'INDUSTRIE
pas laisser perdre la quantité énorme de matière combus-
tible fournie par les gaz de distillation, leur utilisation devant racheter certainement d'une façon très-large les' inconvénients qu'elle présente.
De plus, cet emploi des gaz peut être susceptible de fournir une certaine quantité d'huiles essentielles. Nous avons vu en effet que la compression à laquelle est actuel-
lement soumis le gaz à l'usine de Lally suffit, quelque faible qu'elle soit, pour produire i litre d'essence brute par chaque distillation, soit 76o à 780 grammes pour 25 mètres cubes de gaz retirés, ce qui donne 54 grammes au maximum par mètre cube. Or à l'usine de Charonne près Paris, où l'on fabrique du gaz portatif au moyen des bogheads
d'Écosse, on arrive à retirer 8o grammes d'essence par mètre cube de gaz comprimé à 11 atmosphères. A Lally, on pourra arriver à un résultat analogue en disposant, entre l'extracteur de gaz et les gazomètres, une chaudière
oit l'extracteur enverra les gaz et d'où ils ne pourront s'échapper pour se rendre aux gazomètres qu'en soulevant une soupape chargée à un certain nombre d'atmosphères. Distillation dans la cornue verticale. - A l'usine de Lally, les premiers appareils employés pour la distillation des schistes étaient des cornues verticales au nombre de 92, dont on ne se sert plus à cause de leur faible rendement et du prix de revient élevé de l'huile extraite. La cornue verticale (fig. 11 et 12, Pl. VII) est un vase en fonte A ayant la forme d'un prisme rectangulaire terminé par une pyramide rectangulaire inférieure. Le prisme supérieur
a im,68 de hauteur, 1.-,3o de longueur et o",3o de largeur. La pyramide inférieure a om,95 de hauteur ; la grande base est la section du prisme supérieur et sa petite base est formée par un cercle de o",3o de diamètre. A la partie supérieure sont disposées deux ouvertures circulaires, l'une servant au chargement du schiste à distiller et l'autre à l'échappement dans le serpentin des produits
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volatils. L'ouverture inférieure sert au déchargement des schistes distillés. La fig. 13, Pl. VII, montre -la disposition des cornues dans les fours.
L'établissement du prix de revient des huiles ,brutes fabriquées en cornues verticales nous dispensera d'insister longuement sur un appareil que l'on tend à abandonner de plus en plus. On chargeait par cornue 6'°' ,4o de schistes à distiller; la distillation durait vingt-quatre heures. L'eau apparaissait aussitôt après le chargement et le départ de l'huile ne s'effectuait que cinq ou six heures après avec mélange d'eau ; il se produisait en même temps un dégagement abondant de gaz qui était pris au sortir du serpentin et amené directement sous
la cornue pour concourir à la distillation. Le tuyau d'arrivée des gaz débouchait, comme le montre la fig. 10, Pl. VII, dans une tuyère à double compartiment, le compartiment intérieur servant à l'entrée de l'air destiné à la combustion du gaz. L'utilisation de ces gaz avait d'ailleurs apporté une économie de 5o p. 100 sur la quantité de combustible consommé ; mais il présentait ce grave incon-
vénient d'attaquer les parois des cornues, bien qu'elles fussent revêtues d'une chemise réfractaire. Un mètrie, cube de schistes donnait ainsi. 4o"t.,35 d'huile brute à la densité de 888 grammes.
Prix de revient de l'huile brute fabriquée par la cornue verticale. - Le prix de revient des huiles brutes peut s'établir de la façon suivante pour un mètre cube de schistes distillés, d'après des documents relatifs au commencement de l'année 1866.