Annales des Mines (1871, série 6, volume 20)
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MOUVEMENTS DANS L'ÉCORCE TERRESTRE.
REVUE DE GÉOLOGIE.
Métamorphisme général. M. Justus Roth (1) vient de commencer la publication d'une étude sur le métamorphisme et sur l'origine des schistes cristallins. La première partie a seule paru jusqu'à présent; on y trou-
vera un résumé, à la fois historique et critique, des opinions très-diverses qui ont été émises sur ce sujet si important.
plugenese et ipigénèse. Comme l'a fait observer M. le professeur Naumann, on peut se demander si les dépôts qui ont produit les schistes cristallins et les roches métamorphiques ont été modifiés complétement dans leur composition originaire, on bien s'ils ont simplement été soumis à une cristallisation et à un nouvel arrangement moléculaire.
Cette dernière opinion est la plus généralement adoptée, et parmi les géologues qui ont contribué à l'établir, nous citerons
MM. Sterry Hunt (2), Credner et Gilmbel. La formation des schistes cristallins petit en effet s'expliquer par l'influence d'une température et d'une pression modérées; elle résulterait du développement de différents minéraux, tels que
le quartz, les feldspaths, les micas, le disthène, la staurotide, le grenat, l'amphibole, etc. M. Ctim b el a caractérisé ce métamorphisme, en disant qu'il a eu lieu par diagenèse; il l'oppose ainsi au métamorphisme, résultant de changements dans la composition chimique ou par èpigénèse.
MOUVEMENTS DANS L'ÉCORCE TERRESTRE.
liouveniehts séculaires. M. Tr au tsc hol d (3) a discuté la question des mouvements dits séculaires de l'écorce terrestre. Après avoir passé en revue tous les documents connus se rapportant aux variations constatées dans le niveau relatif des continents et des mers, il conclut que, sur toutes les côtes d'Europe et même sur celles des autres parties du monde où les observations ont été possibles, on constate, comme Mémoires de l'Académie des sciences de Berlin, 1871. American Association, 1870, et Revue scientifique, 1871, n° 15. Bulletin de la société impériale des naturalistes de Moscou, 1869.
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fait général, une élévation relative graduelle de la terre ferme audessus de la mer, tandis que les observations oui établissent un affaissement progressif du sol sont rares et limitées à un très-petit nombre de points. Cela posé, l'auteur énumère toutes les causes qui ont dû forcément amener une diminution graduelle des eaux de la mer, à savoir : le mélange mécanique de l'eau avec la masse toujours crois-
sante des roches solides de l'écorce terrestre ; l'eau combinée chimiquement aux éléments minéralogiques des roches, celle qui est absorbée continuellement par les organismes; enfin celle qui est pour toujours immobilisée dans la calotte de glaces des pôles et dans les neiges éternelles des hautes montagnes, phénomène que M. Tr a u tsc hol d considère comme relativement moderne. Ensuite il discute la possibilité du soulèvement en masse d'une grande étendue de terrain, et croit ce soulèvement incompatible avec l'observation directe qui montre que les effets mécaniques produits par l'apparition des roches éruptives sont toujours bornés
à un territoire restreint. Abordant les théories de Darwin sur l'accroissement continu des récifs coralliens du Pacifique par suite de l'enfoncement progressif du fond qui leur sert de base, M. Tr autschold cherche à établir que cet enfoncement n'est rien moins que prouvé. En résumé, suivant M. Trautsch ol d , il n'y a ni élévation ni enfoncement en masse des continents par suite de grands mouvements séculaires, mais le niveau de la mer s'abaisse constamment par suite de la diminution du volume des eaux océaniques. Tous les soulèvements seraient locaux et déterminés par l'apparition des roches éruptives, laquelle apparition aurait pour cause prin-
cipale la pénétration des eaux superficielles, à travers les fractures de l'écorce, jusqu'à la zone en fusion. Quant aux affaissements observés, ils résulteraient, soit d'un ébranlement local, soit de la dissolution, par les eaux souterraines, des roches. sous-jacentes. D'ailleurs, des plaines formées de sédiments récemment émergés doivent, en se desséchant, éprouver un affaissement sensible.
M. Tr autsc h ol d admet, avec beaucoup de savants, que la diminution des eaux océaniques ira toujours croissant à la surface de la terre et que l'avenir réservé à notre planète est une ère de sécheresse et de froid.