Annales des Mines (1873, série 7, volume 3)
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NOTES GÉOLOGIQUES SUR LE CHILI..
marine, que nous avons signalée déjà, et qui constitue le
désert d'Atacama, forme une surface à peu près plane, ayant sa ligne de plus grande pente sensiblement perpendiculaire
à la direction du rivage et inclinée de o,o16 environ vers la mer. Punta de Dias, petite station située au milieu de cette plaine, à 49 kilomètres de la côte, possède, d'après nos observations, une altitude voisine de 571 mètres. Si l'on remplacé la surface de la plaine par un plan ayant ses horizontales parallèles à la côte et une pente de o,o16: ce plan, prolongé par la pensée jusqu'à Vallenar, qui est situé à 55 kilomètres du rivage, y aurait une altitude égale à 667 mètres environ, c'est-à-dire précisément la même (car la différence est de l'ordre des erreurs d'observation), que l'altitude de la terrasse supérieure. Il est donc presque certain qu'au moment où la mer recouvrait la longue 'plaine, maintenant émergée, du désert d'Atacama, elle recouvrait aussi la vallée du Huasco jusqu'à Vallenar 'même ; et l'on doit admettre que la large bande alluvionnelle au milieu de laquelle est creusée la vallée, représente un ancien golfe intérieur, un ancien fiord semblable à ceux de la Scandinavie, ou à ceux que l'on observe sur la côte même du Pacifique, depuis le-cap Horn jusqu'aux îles Chiloé. Ce fiord a été d'abord comblé en partie, jusqu'au niveau de la terrasse supérieure, par les matières que charriait le torrent dont les eaux Venaient s- y rendre. Ce comblement
était opéré, lorsqu'un premier exhaussement du sol est venu mettre à sec une partie des dépôts alluviormels ainsi formés, et au milieu desquels le torrent dut se frayer un passage en produisant la terrasse n° 2. D'autres exhaussements du sol ont ensuite donné naissance à la terrasse n° puis à la vallée actuelle. Cette hypothèse, qui rend si aisément compte de la formation des terrasses de.Vallenar, est d'ailleurs corroborée par l'observation de M. Domeyko que nous avons rap -
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NOTES GÉOLOGIQUES sue LE CHILI.
portée plus haut, et d'après laquelle les terrasses de Coquimbo et celles de tout le rivage septentrional du Chili sont précisément, comme celles dont nous venons de parler, au nombre de trois principales. Or, les terrasses du bord de la mer ne peuvent avoir, d'autre origine que des soulèvements successifs du rivage, et puisque ces soulèvements suffisent pour expliquer aussi la formation des terrasses de Vallenar, il serait peu rationnel d'attribuer l'origine de ces dernières à .des digues hypothétiques qui auraient successivement barré la vallée à des niveaux décroissants, et qui se seraient ultérieurement rompues en produisant des débâcles. Il est d'ailleurs absolument nécessaire, pour expliquer la formation des terrasses, soit à .Vallenar, soit partout ail-leurs, d'avoir recours à un phénomène relativement brus-
que, abaissant la barrière qui règle en chaque point, dans
la période d'équilibre, la hauteur du plan d'eau d'un
fleuve. Si cette barrière est une digue solide, c'est la destruction de la digue qui produit la débâcle et le creusement du lit ; si la barrière est le niveau de la nier, le relèvement du rivage peut seul produire le même effet. On peut objecter que les terrasses successives sont un peu moins distantes les unes dés autres à Coquimbo qu'à Vallenar ; mais il en doit être ainsi, car l'amplitude du soulèvement a dû aller en croissant depuis la mer jusqu'à la ligne, sensiblement parallèle au rivage, qui formait l'axe du soulèvement.
Quebradas. -- On désigne au Chili sous le nom de quebradas, des vallées souvent fort larges, qui ne diffèrent des vallées principales, dans lesquelles elles débouchent, que parce qu'elles ne prennent pas leur origine dans la haute chaîne des Andes, ou parce que leur bassin de réception est beaucoup moins étendu. Ces vallées ne possèdent aucun cours d'eau apparent et celui qu'elles possèdent à leur origine se perd à une assez grande distance en amont du débouché dans la vallée principale. TOME LU, 1873.
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