Annales des Mines (1873, série 7, volume 3)
Page : Image 52
Révision de 7 déc. 2014 17:15:06, edited by Anonymes
98
NOTES GÉOLOGIQUES SUR LE CHILI.
NOTES GÉOLOGIQUES SUR LE CHILI.
d'Orbigny, un pectoncle et un certain nombre d'autres coquilles bivalves, dont le test est devenu très-friable et qu'il n'est guère possible de déterminer spécifiquement. Toutes ces couches sont presque horizontales et présentent vers la mer un très-léger plongement dont la pente paraît inférieure à 0,002. Elles se continuent, sans dénivellation notable, de l'autre côté de la vallée; on les y voit surmontées d'un ensemble de bancs ayant 5o à 6o mètres de puissance et composés presque exclusivement de sables meubles jaunâtres ou légèrement bariolés. bien Cette formation tertiaire de Punta Arenas paraît d'Orbigny a désignée sous le nom identique avec celle que de Terrain patagonien et qui est caractérisée par l'O. palagonica. La présence du lignite pourrait faire regarder, au premier abord, cette formation comme contemporaine de celle de Lota et de Concepcion. Il est probable pourtant qu'elle est d'une époque plus récente, car le Terrain patagonien ne constitue pas, sur le versant oriental des Andes, la base du terrain tertiaire, tandis que nous avons été conduits à admettre que c'était précisément là l'horizon géologique qu'il fallait assigner aux couches de la baie de
mine, et présentant un développement de 6 kilomètres environ, reliait, dès cette époque, à la mer les travaux com-
mencés, et aboutissait à une jetée permettant le chargement direct du combustible sur les bateaux. Les renseignements qui nous ont été communiqués depuis notre retour nous font penser que cette exploitation a pris aujourd'hui
un grand développement, et l'on peut sans crainte lui prédire un avenir considérable, si les assises de lignite présentent réellement la régularité et la continuité qu'une inspection rapide de lieux nous a permis de leur supposer. Nous n'avons pu songer à étudier, pendant le séjour de
quelques heures que nous avons fait à deux reprises à Punta Arenas, la formation quaternaire du détroit de Magellan. On trouvera de curieux détails, sur ce sujet dans la relation du voyage de l' Astrolabe par M. Grange. Nous dirons seulement que la vallée, sur les bords de laquelle sont ouverts les travaux d'exploitation de lignite, renferme quelques sables aurifères. Des lavages d'or assez nombreux, Mais encore peu développés, y étaient en activité au moment de notre visite. L'or y semblait surtout concentré dans des sables alluvionnels anciens remplissant de petites anses, à une hauteur d'une dizaine de mètres environ audessus du niveau de la vallée actuelle. Les éléments de richesse minérale que nous venons de
Concepcion.
La différence d'âge que nous signalons ici est d'ailleurs accusée par la régularité et l'horizontalité des assises de Punta Arenas, qui contrastent avec l'inclinaison et la fissuration notables de celles dés environs de Lota. Toutefois, la seule conclusion qui se dégage directement de l'étude -des lieux, c'est que le terrain lignitifère est d'un âge plus récent que celui de la craie blanche, puisque les fossiles caractéristiques de cet étage se rencontrent à Port Famine,
situé à quelques kilomètres à l'ouest de Punta Arenas, dans des roches profondément métamorphisées et fortement redressées. L'exploitation de gisement de lignite de Punta Arenas était à peine ébauchée lors de notre Visite; pourtant un
99
chemin de fer à petite section, analogue à nos chemins de
,
signaler ont une valeur d'autant plus grande que le détroit de Magellan tend à devenir une des grandes voies de communication interocéaniques. Pendant longtemps, la faible largeur de ce détroit, fréquemment inférieure à 4 ki-
lomètres, les récifs dont est semée son extrémité occidentale, les bancs de sable et les bas-fonds non moins' redoutables que recèle l'autre moitié de sa longueur, en ont fait regarder la navigation comme dangereuse, sinon impossible, et en ont éloigné, non-seulement les vaisseaux à
voile, mais encore les navires à vapeur. Les uns et les