Annales des Mines (1873, série 7, volume 3)
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NOTES:GÉOLOGIQUES SUR LE CH1L1.
NOTES: GÉOLOGIQUES SUR LE CHILI.
autres étaient obligés.:de doubler le cap, Horn et d'affronter les tempêtes qui sont en quelque sorte le phénomène météorologique normal de ces redoutables parages-, Les voyages étaient. ainsi tout au moins allongés, et le retard qui en résultaitts'élevait à cinq ou six jours pour les vapeurs et pouvait atteindre plusieurs semaines pour les voiliers. La voie de Panama était donc devenue, malgré le double transbordement qu'elle entraîne, la route choisie pour les communications rapides entre l'Europe et les côtes méridionales du Pacifique.. Depuis quelques années, grâce aux travaux hydrographiques des marines française et anglaise, la configuration des côtes et celle du fond même du détroit ont été relevées avec soin ; les récifs et les bas-fonds sont indiqués aujourd'hui sur desoartes dont l'exactitude ne laisse rien. à.,.clésirer, et les vapeurs munis de ces précieux renseignements n'hésitent plus à s'engager dans cet étroit canal où la prudence peut conjurer tous les périls. Dès 1868, une compagnie anglaise (Paci fic S team navi, atiol è, Company) établit, entre Liverpool et Valparaiso, un service mensuel de paquebots touchant à Bordeaux,, Lisbonne, Rio de Janeiro, Montevideo et Punta Arenas. Le prix clu fret était fixé à 75 francs par tonne pour les sub-
concurrence de voiliers. Moins .de deux ans après la création, du,servicela compagnieArouvait avantage à. substituer, kValparaiso, le Callao (Lima) comme station extrême, et trouvait ainsi le moyen, en étendant jusqu'au Pérou le
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stances minérales telles que les métaux, le salpêtre, les minerais de cuivre et d'argent, etc. La durée totale de la traversée était de trente-cieux jours de Bordeaux à Valparaiso, et de trente-cinq jours en sens ,inverse, c'est-à-dire plus courte de près de huit jours que celle du voyage de
Saint-Nazaire à Valparaiso par la voie de Panama. Les avantages offerts par la nouvelle ligne de paquebots furent rapidement appréciés.
Dès le début, elle absorbait en totalité et sans concurrence possible tous les transports qui se faisaient entre le Chili et l'Europe par la voie de Panama, et elle rendait difficile, pour les marchandises que nous avons citées, la
bas prix du fret, d'enlever à la voie de Panama une portion considérable des transports du Pérou et de la Boli-
vie En 1870, l'abondance de trafic était si grande que non-seulement le service était devenu bimensuel,, mais qu'on était,: forcé d'intercaler fréquemment des départs supplémentaires. Enfin les exigences croissantes du com-
merce ont paru telles, qu'en 1872 une autre compagnie anglaise (Wite Star Line) a cru qu'il y avait place pour une concurrence, et a rendu régulièrement hebdomadaires les communications entre l'Europe et les côtes occidentales de l'Amérique du Sud. Le jour où l'établissement, depuis longtemps souhaité,
d'un service de remorqueurs permettra aux voiliers de s'engager à leur tour dans le détroit, dont la faible largeur leur défend jusqu'à présent l'accès, la route du cap Horn sera définitivement abandonnée par la navigation, et le
détroit de Magellan sera devenu l'une des routes commerciales les plus considérables du monde. Les gisements de lignite de la côte patagoniemie auront acquis alors une importance de premier ordre, et la colonisation de cette région du globe prendra un rapide essor Peu de contrées présentent, en effet, aux colons plus d'a-
vantages réunis. Le climat est, il est vrai, humide, mais la température est très-uniforme, et notre race s'y acclimate aisément. La végétation forestière est superbe, et les montagnes recèlent vraisemblablement plus d'un de ces gisements minéraux qui se montrent, presque sans interruption, dans la chaîne des Andes, depuis la Californie jusqu'au Chili. La population indigène est pacifique; on n'a guère
à redouter que les incursions des sauvages habitants de la Terre de Feu, dont on est séparé par le détroit, et qui