Annales des Mines (1873, série 7, volume 3)
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FABRICATION DES FONTES BESSEMER
ET LEUR CONVERSION EN ACIER.
à la conversion de la fonte en acier Bessemer a tenu et
Ces fontes doivent-elles être très-grises ? Ce sont autant de questions que je me propose de développer ici, en indiquant finalement la composition des fon-
tient encore cachés tous les procédés mis en oeuvre. Tout au plus sait-on que telle usine produit, pour y ar-
river, des fontes très-grises, que telle autre produit des fontes moins carburées, que tel 'fourneau marche avec des laitiers très-basiques et tel autre avec des laitiers plus acides, etc... Mais rien n'a été dit de positif, rien qui puisse guider le métallurgiste qui désirerait en cette matière suivre une route certaine. Kersten, dans son Traité de métallurgie, t. III, sur l'acier, et M. Gruner, inspecteur général des mines; mon ex,cellent maître, dans un beau travail Sur acier et sa fa-
brication, ont bien posé des jalons et établi des données essentielles sur la fabrication des fontes ; mais je ne les crois pas assez complètes pour le métallurgiste qui au pied
du haut-fourneau veut fabriquer de bonnes fontes Bessemer. Karsten a dit (il y a un demi-siècle)
« Si la qualité de la fonte s'étend à celle du fer forgé, elle exerce encore une grande influence sur les propriétés de l'acier. Tous les vices que le fer en barres reçoit de la fonte se manifestent à un plus haut degré dans l'acier. On ne doit donc convertir en acier que la fonte jouissant d'une' grande pureté et ne contenant presque d'autres substances étrangères que le carbone. » Le dire du savant métallurgiste est encore très-exact pour la fonte Bessemer.
Mais la condition de pureté, qui est une condition sine qua. non, ne suffit pas, Il y a bien d'autres conditions que doivent remplir les fontes Bessemer.
Ces fontes doivent être siliceuses. Quelle quantité de silicium doivent-elles contenir ? Si elles doivent être manganésées, quelle quantité de manganèse doivent-elles con-
tenir? Quel rapport doit-il y avoir entre le silicium et le manganèse ?
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tes, les dosages pour les obtenir et l'allure des hauts-fourneaux.
Ce qu'on entend par pureté des fontes.
Les fontes Bessemer ne doivent pas contenir de soufre, d'arsenic et de phoSphore..., en un mot de substances étran-
gères qui résistent à une action oxydante énergique. On sait très-bien que le protosulfure de fer n'est pas décomposé, ou du moins très-imparfaitement, et que le phosphore ne disparaît en partie que dans de certaines conditions particulières. Il y a donc lieu d'éliminer de la fabrication des fontes tous les minerais trop pyriteux et phosphoreux. Je dis trop pyriteux, car il est possible de produire des fontes entièrement exemptes de soufre, bien que le coke et le minerai en contiennent des quantités peu considérables. , Épuration par I chaux.
En 1871, appelé à fabriquer au coke des fontes Besse-
mer et n'ayant pas d'autres notions sur la nature de ces fontes que celles de pureté indiquées par M. Gruner dans
son excellent travail sur l'acier et sa fabrication, et par Karsten, j'essayai de produire des fontes très-graphiteuses avec excès de chaux considérable dans les laitiers. Pour obtenir ces roulements, je me basai sur mes travaux publiés Annales des mines, tome XX, 1851. Écartant l'influence du manganèse dont les alliages avec le fer sont très-cassants, je ne cherchai qu'à obtenir, avec des laitiers très-basiques, des fontes très-grises. L'allure que j'obtins me donna des laitiers dont 'ci-dessous la composition :