Annales des Mines (1873, série 7, volume 3)
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FABItICATION DES FONTES BESSEMER
ET LEUR CONVERSION EN ACIER.
d'autant plus saillant que l'opération a été poussée plus
fonte dans le convertisseur) s'annonce presque toujours, ainsi que je l'ai déjà dit, par l'absence de flamme et par la production d'une gerbe d'étincelles très-abondantes, sortant par la gueule du convertisseur. Cette période dure environ 10 à 15 minntes. C'est ce qui se passe le plus fré-
loin. C'est toujours l'indice d'un acier qui contient peu de carbone et peu ou pas de silicium. Cet acier est de bonne qualité. Si immédiatement après le coulage, la surface de l'acier forme une croûte qui se soulève un peu et semble se détacher de la masse, s'il n'y a aucun bouillonnement et si la croûte formée a de la peine à être percée par l'acier encore liquide qui se trouve au-dessous, on peut être certain que l'on a un acier très-dur contenant des métaux étrangers et surtout du silicium en quantité assez notable pour rendre l'acier très-mauvais. Enfin un caractère qui est bien le critérium de la bonne qualité de l'acier, c'est l'état plus ou moins ferreux de l'acier et sa tendance à se figer très-promptement dès qu'il touche un corps froid. Au contraire un acier fluide, qui ne se fige que difficilement, est toujours l'indice d'un mauvais acier chargé de silicium. Le contre-maître exercé ne se trompe jamais sur ce dernier caractère. Le laitier qui sort du convertisseur en même temps que l'acier peut se présenter sous des aspects très-différents. Il peut être gras, visqueux, drapant coinme le laitier un peu siliceux du haut-fourneau, ou au contraire fluide comme de l'eau, très-coulant et ne drapant pas: Le premier correspond à des fontes plutôt siliceuses que manganésées et le deuxième à des fontes plutôt manganésées que siliceuses. Ces derniers laitiers très-fluides sont très-basiques par la grande quantité de manganèse qu'ils contiennent. Généralement l'acier correspondant contient lui-même de fortes doses de manganèse. L'aspect de ces laitiers peut donc encore servir à modifier l'allure du haut-fourneau et la marche de l'opération Bessemer, en poussant l'opération plus ou moins loin pour se débarrasser par exemple d'un excès de manganèse.
La période de scorification (début de l'affinage de la
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quemment.
Il arrive cependant parfois que, pour certaines fontes, cette période d'étincelles est presque nulle et que la flamme
blanche, vive, se manifeste dès le relevage de l'appareil.
C'est le cas des fontes très-manganésées, de ces excellentes (*) fontes que fabrique le Creuzot, et qui lui donnent, au point de vue du laminage, cette supériorité si marquée. Ces fontes, comme nous l'avons vu, sont peu siliceuses;
l'action du vent se fait donc immédiatement sur le manganèse, dont la combustion s'annonce par une flamme blanche très-abondante. L'oxydation du silicium et d'un peu de carbone se fait bien en même temps, mais elle est masquée par la flamme due au manganèse. J'ai annoncé, eh traitant de la fabrication des fontes Bessemer, que des fontes très-manganésées, truitées ou tout au moins peu grises, avaient l'avantage de pouvoir être passées au convertisseur. Elles se comportent aussi bien pendant l'opération que des fontes très-graphiteuses, dont la composition, 2 p. oo silicium, 3,70 graphite, 1,25 de manganèse et 0,37 carbone combiné, a été donnée au commencement de ce mémoire. Elles développent tout autant de calorique. Si nous comparons cette dernière composition à celle d'une fonte truitée grise, manganésée à: (*) Je répète encore ici que le mot excellentes s'applique au travail de l'acier. Je n'ai pas de données assez précises sur la qualité de cet acier comme résistance.