Annales des Mines (1873, série 7, volume 3)
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ROCHES ÉRUPTIVES ET FILONS MÉTALLIFÈRES
Cette analyse montre bien que le feldspath strié ne peut être de l'oligoclase, car, malgré l'abondance de l'amphibole, si nous avions affaire à un mélange d'orthose et d'oligoclase, la teneur en silice serait vraisemblablement plus élevée.
M. K. v. Haller a, d'ailleurs, analysé à part le mélange feldspathique (1, après l'avoir isolé par triage ; il a obtenu les résultats suivants SiOs Al203.
....... . CaO..
59,49 25,88 6,20
KO
1.1,09
Na0
11,56
Perte au feu
0,99
99,0,
La teneur en silice et la proportion de chaux montrent bien que le feldspath associé à l'orthose doit être du labrador. Nous ferons remarquer que, dans les syénites zirconiennes de Norwége, le feldspath strié qui accompagne l'orthose est, comme ici, du labrador (1 et que le quartz manque également dans ces roches. On peut s'étonner que
l'analyse de la roche en masse donne une proportion de silice supérieure à celle qui existe dans le mélange des deux feldspaths, mais il faut remarquer que la seconde analyse ne représente nullement la composition moyenne de ce mé-
lange et qu'on a dû au contraire s'attacher, dans le triage qu'on a fait, à mettre le plus d'Orthose possible de côté pour arriver à des indications plus précises sur la nature de l'autre feldspath. On observe parfois dans la syénite à gros grain des taches
foncées plus ou moins étendues, formées d'un mélange intime de feldspath et d'amphibole. Le feldspath est blanc (*) Verhandlungen der k. k. geol. ReicItsansla11, 1867, p. 60. (") Des Cloizeaux. Illanael de minéralogie. Paris0862, t. I, p. 5o8.,
DU DISTRICT DE SCHEMNITZ (HONGRIE)
verdâtre mat et paraît être exclusivement du labrador ; il est criblé de très -petites aiguilles de hornblende et ne présente que rarement des facettes où l'on puisse observer les stries. Ces taches semblent au premier abord des noyaux d'une autre roche empâtés dans la syénite ; mais il est de plus probable qu'elles résultent simplement d'une sone départ qui se serait effectué entre les éléments, car elles feldsont g.énéralement entourées d'une mince bordure de spath rosé presque pur, qui se fond vers l'extérieur avec la roche de composition normale. Quelquefois aussi on rencontre dans la syénite à gros grain des veines ou des noyaux de grandes dimensions formés d'une roche feldspathique en grande partie kaolinisée. On observe très-bien ce fait dans la grande galerie d'écoulement dite Kaiser Josephi II Erbstollen ; çà et là le toit de
la galerie est percé de cheminées irrégulières résultant
simplement de la décomposition de ces noyaux .qui sont de la peu à peu tombés en poussière et se sont détachés roche solide. En les examinant de près, on constate que leur composition est la même que celle de la syénite normale : au milieu d'une pâte cristalline formée d'un feldspath rosé qui paraît être de l'orthose, apparaissent, serrées les unes contre les autres, des taches d'un blanc de lait qui sont formées par des cristaux feldspathiques kaolinisés ; c'est sans doute le labrador. On remarque aussi des aiguilles d'amphibole, transformées pour la plupart en une matière terreuse, jaune clair ou ocreuse, et des paillettes de mica noir qui n'ont subi aucune altération. Enfin, au voisinage des filons métallifères, la syénite change fréquemment d'aspect, au point de devenir parfois simplepresque méconnaissable'. Le plus souvent, elle est mélange avec ou sans ment coupée de veines quartzeuses, de calcite, et l'on y voit de petites géodes tapissées de cristaux de quartz hyalin ; en outre on aperçoit dans la masse une quantité de petits gl ains jaunes de pyrite de