Annales des Mines (1873, série 7, volume 3)
Page : Image 117
Révision de 19 déc. 2014 15:19:27, edited by Anonymes
2 28
DU DISTRICT DE SCHEMNITZ (HONGRIE).
ROCHES ÉRUPTIVES ET FILONS MÉTALLEFERES
SCHISTES TRIASIQUES ET CALCAIRES.
On rencontre encore
au nord du massif syénitique d'Hodritsch, d'autres formations sédimentaires, mais peu développées ; ce sont des schistes rouges et des calcaires. Les schistes reposent directement sur les roches dévoniennes et sont recouverts par les calcaires; la coupe fig. 1, Pl. VIII, peut donner de
suite une idée de cette disposition. Les schistes ne se montrent au jour que dans la vallée d'Eisenbach, sur la rive droite au Kohlberg, et plus bas sur la rive gauche entre Peszerin et Eisenbach; ce sont des roches d'un rouge brun, à grain fin, à pâte quartzeuse, renfermant un
peu de mica ; elles rappellent beaucoup certaines variétés schisteuses de grès bigarré (5). Elles appartiennent du reste à la partie inférieure du terrain triasique, comme l'ont montré les fossiles qu'on y a rencontrés ; ces fossiles sont la Naticella eostata, Münst. et le Ilyacites Fassaensis, Wissm., qui caractérisent les schistes rouges de Werfen dans le Salzbourg. Ces mêmes schistes triasiques ont été, d'après M. le Bergrath V. Lipold (**) , retrouvés souterrainement aux environs de Schemnitz , au-dessous de l'Amalia Scbacht, dans les travaux de percement de la Kaiser Josephi II Erbstollen ; mais ces travaux sont aujourd'hui noyés, et M. V. Lipold n'avait pu voir lui-même ce point si intéressant. Les calcaires dont nous avons parlé reposent dans la vallée d'Eisenbach sur les schistes triasiques ; niais ils apparaissent seuls en quelques autres points, notamment au Georgstollner Thal, près de Dillen ; ce sont des calcaires gris, compactes, qui par endroits deviennent blancs, cristallins, saccharoïdes. Cette modification, qu'on observe dans les calcaires du Georgstollner Thal à la surface et (') Cette analogie avait frappé Beudant, et il la signale en termes précis dans son voyage en Ilongrie. T. Voyage minéralogique et géologique en Hongrie, t. III, p. 155 et 157. (**) M. V. Lipold. Der Bergbau von Schentnitz in Ungarn. Jahr!). der k. k. geol. Beichsanstall. 1867, t. XVII.
229
souterrainement dans la galerie dite Kronprinz. Ferdinand Erbstollen , paraît liée au voisinage du grünstein et due à une action de métamorphisme exercée par cette roche. On n'a jamais-trouvé de fossiles dans ces calcaires et l'on ne peut préciser leur âge ; on ne sait s'ils appartiennent au trias ou à l'étage rhétique, qui est précisément représenté, à quelque distance au nord de Schemnitz, par des calcaires reposant sur les schistes triasiques. Enfin l'on trouve, auprès CONGLOMÉRAT NUMMULITIQUE. d'Eisenbach, entre Peszerin et l'établissement thermal, un conglomérat calcaire. qui n'affleure que sur une très-faible étendue. Son aspect est extrêmement variable : tantôt il est composé de gros blocs empâtés dans une masse presque terreuse, tantôt il passe à un calcaire gris tout à fait com-
pacte; parfois il présente des veines ondulées grises et rouges, extrêmement siliceuses; enfin l'on y trouve des débris des roches anciennes ,des environs, des fragments de gneiss, de schistes chloritiques, des cristaux de feldspath
et des grains de quartz. Dans les parties compactes, soit siliceuses, soit calcaires, on rencontre quantité de nummu-
les unes solidement empâtées dans la roche, les autres à demi détachées ; sur les faces exposées à l'air, elles sont généralement brisées et montrent la spire qui existait à l'intérieur, mais les cloisons ont disparu, ce qui rend leur détermination spécifique à peu près impossible. Par leur forme et leurs dimensions, c'est des nummulites de l'éocène inférieur qu'elles se rapprochent le plus, et l'on peut admettre avec quelque certitude que les conglolites
mérats d'Eisenbacb appartiennent en effet à cet étage qu'on
trouve représenté plus nettement à peu de distance. Ces conglomérats reposent sur les calcaires gris dont nous avons parlé et paraissent plonger vers le nord-ouest; mais la stratification est extrêmement peu nette, et l'on ne sanrait dire si elle est ou non parallèle à celle des calcaires.