Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1873, série 7, volume 3)

ROCHES ÉRUPTIVES ET FILONS MÉTALLIFÈRES

DU DISTRICT DE SCHEMNITZ (HONGRIE).

mença ainsi, en 1543, à prendre une part directe à l'exploitation. Comme les revenus des mines et des monnaies faisaient partie de la liste civile royale, les mines cédées de cette façon devenaient la propriété particulière du roi. Le fait s'étant renouvelé plusieurs fois, la part de la couronne dans les mines alla en augmentant, et l'on créa en 1587 une direction royale de l'exploitation des mines. Les difficultés amenées par l'envahissement des eaux allaient toujours en augmentant ; l'épuisement se faisait d'abord à bras d'hommes, puis on employa des chevaux, mais la dépense était excessive : pour le seul groupe de

et n'est, par la grâce du Seigneur, aucunement nuisible; elle entraîne au contraire avec elle beaucoup de mauvais

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mines dit Oberbiberstollen, l'épuisement revenait en 1623

à 3oo florins (*) par semaine. On installa alors une machine hydraulique, mais les étangs qui l'alimentaient se trouvèrent insuffisants à la suite d'une année exceptionnellement sèche et la mine fut en grand danger d'être noyée;

les comitats voisins furent requis, par ordre royal, d'envoyer à Schemnitz des travailleurs pour aider à l'épuisement, et l'on parvint à conjurer le péril. On avait bien commencé une nouvelle galerie d'écoulement, la Korn berger Erbstollen, qui devait recouper tous les filons, mais il avait fallu l'abandonner en 1614, après avoir traversé le Grüner Gang, par suite de la trop grande dureté de la roche. C'est sans cloute à la suite de difficultés et de mécomptes

de ce genre qu'on fut conduit à essayer l'emploi de la poudre dans les travaux des mines; la première mention qui en est faite date de 1627 : des essais faits dans les mines de l'Oberbiberstollen en présence du Conseil des mines montrèrent que le tirage à la poudre ne pouvait avoir d'inconvénients : « Il donne cependant » , dit un acte du 8 février 1627, cité par M. V. Lipold (**), naissance

à de /a fumée, mais celleci se dissipe en un quart d'heure () Le florin autrichien vaut 2f.,50 de notre monnaie. (") M. V. Lipold, /oc. cit., p. 567.

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air. » On reconnut en même temps quels services la poudre

pouvait rendre dans l'abatage des roches dures. A partir de ce moment, elle fut employée dans les mines de Schemnitz et son usage se répandit de là dans toute l'Allemagne. Il semble cependant qu'on ne s'en servit d'abord qu'avec une certaine réserve et peut-être dans des cas exceptionnels, car pendant toute la seconde moitié du xvue siècle on continua à percer des galeries à la pointerolle, comme le témoignent les dates inscrites sur les parois pour indiquer l'avancement annuel : dans la Bartolomâi Stollen, par exemple, près de l'Anclreas Schacht, nous avons relevé les dates 1664, 1668 et 1677. L'achèvement de la Dreifaltigkeit Erhstollen, en 1671, rendit aux mines de Schemnitz quelques années de prospérité, un peu troublées, il est vrai, par les incursions des Turcs ; on dut fortifier Schemnitz et Windschacht et se eettre en mesure de résister à l'ennemi. Mais vers la fin du siècle, il fallut recommencer à lutter contre l'envahis-

sement des eaux : on fut obligé de requérir mille ouvriers dans les comitats voisins; la dépense s'élevait à 5. 000 florins par semaine, et l'on ne pouvait faire baisser le niveau au-dessous de la Dreifaltigkeit Erbstollen ; après quelques années d'efforts infructueux, qui se soldaient naturellement par des pertes considérables, les États hongrois décidèrent, en 1707, l'abandon des mines; l'ordre, qui n'avait pas été exécuté, fut renouvelé par l'empereur en 1710. Ce ne fut qu'à l'énergie de Mathias Cornelius Hell, l'inventeur des

machines à colonne d'eau, et à son intervention personnelle auprès de Joseph I" qu'on dut le retrait de l'ordonnance de 1710. On créa de nouveaux étangs; Hell installa des machines à feu pour l'épuisement ; en 1749, il établit au Leopold Schacht la première machine à colonne d'eau. On se décida à prolonger jusqu'à Schemnitz la galerie d'é-