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MÉTHODES D'EXPLOITATION DES COUCHES PUISSANTES

IETRODUCTION.

Des couches puissantes de houille en France.

Les cou-

ches de plus de 5" de puissance exploitées en France appartiennent presque toutes à nos bassins houillers du centre et du sud-est. Tous ces bassins, sauf un seul placé

au milieu des Alpes (le bassin de la Mure), sont à la lisière du plateau central, ils n'ont qu'une faible étendue, sauf ceux de Saint-Étienne et d'Alois. Ils remplissent le fond de cuvettes encaissées dans des roches cristallines. Les couches ont été soumises à de nombreuses dislocations; elles sont relevées, pliées, coupées par des failles. Leur puissance varie généralement beaucoup d'un quartier à l'autre (sauf dans le bassin d'Alais, et, à un degré moindre, dans celui de Saint-Étienne). Presque toujours le charbon des grandes couches est plus ou moins exposé à prendre feu spontanément dans les travaux. Souvent même les parties supérieures anciennement exploitées contiennent des incendies. On voit quels embarras peuvent résulter d'une accumulation de la richesse trop grande et trop irrégulière, et combien le problème de l'exploitation des couches puissantes présente de difficultés et d'intérêt. Aperçu historique. La plupart de nos mines du centre et du sud ont passé, au point de vue de l'exploitation, par

deux phases différentes avant la période actuelle (voir le mémoire de M. Harmet, Bulletin de la Société de industrie minérale, tome IV). Les premiers exploitants ont attaqué les affleurements. La houille n'avait guère d'autre débouché que la consom-

mation locale; le prix de vente était très-bas; les gîtes semblaient inépuisables et l'on ne se préoccupait ni d'étudier leur allure ni de prolonger leur durée ; on se contentait d'y pénétrer, soit par des galeries de niveau ouvertes à flanc de coteau, soit par des fendues ou galeries inclinées

DE ROUILLE EN FRANCE.

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suivant la pente, soit par de petits puits peu profonds, trèsmultipliés et creusés au beau milieu de la couche. On traçait sur un plan horizontal un système de galeries séparées

par de petits piliers, on les plaçait ordinairement là où l'on trouvait la houille la meilleure et la plus facile à abattre. On les étendait en largeur et en hauteur autant qu'on croyait pouvoir le faire sans trop de danger, mais on se passait en général de moyens de soutènement. Puis, .quand l'éboulement se produisait ou menaçait par trop, on

descendait plus bas en laissant un stot au-dessus de sa tête, et l'on recommençait de même. On était heureux quand on prenait de la masse. On n'a guère été ainsi qu'a de faibles profondeurs. Les éboulements qui s'ensuivaient ont déterminé les incendies que l'on trouve presque partout dans les affleurements de nos grandes couches. Aujourd'hui on reprend ces anciens travaux, ordinairement par des exploitations à ciel ouvert ; on supprime des foyers qui menacent toujours de descendre ; on enlève completement les massifs de houille qui subsistent et l'on utilise au fond, comme remblais, les terres calcinées qui proviennent du découvert. Quand ces attaques superficielles n'ont plus suffi, on s'est décidé à chercher la houille dans la profondeur ; les puits sont devenus moins nombreux et plus importants, les galeries plus longues et plus durables ; il a fallu donner plus d'étendue au champ d'exploitation, faire des traçages réguliers, les entretenir avec plus de soin, y organiser le service du roulage, augmenter la production. Il n'était plus possible de provoquer des éboulements au hasard, au moins fallait-il en l'ester maître dans une certaine mesure. En même temps on se préoccupait davantage de perdre moins de houille et de diminuer le nombre des acci-

dents. L'emploi des remblais avait été indiqué depuis longtemps (voir le mémoire de Baillet, Journal des mines,

an VI; n° 45) comme la seule solution qui permette de TOME IV, 1873.

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