Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1873, série 7, volume 4)

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MÉTHODES D'EXPLOITATION DES COUCHES PUISSANTES

satisfaire à toutes ces exigences, mais les prix de vente n'étaient pas encore assez élevés pour qu'il fût ou qu'on le crût économiquement profitable. On se décida donc, dans la plupart des mines, à laisser ébouler le toit, mais d'une façon méthodique et après un dépilage aussi avancé que possible. On fit des étages réguliers, on ouvrit des chantiers corrects, on les boisa jusqu'au moment où l'on pro- . cédait au rabatage de la couronne on y modéra le courant d'air de façon à ne pas favoriser la tendance du charbon à l'éboulement, on s'y ménagea les moyens d'isoler l'incendie par des barrages, s'il se déclarait. Tels sont les caractères de la méthode introduite à Blanzy, au puits Lucy, en 1856 (voir le mémoire de M. Harmet), de la méthode dite par parcs, pratiquée à Rive-de-Gier à la' même époque (voir le mémoire de M. Lesenre sur la méthode d'exploitation appliquée au puits Devarey, Bulletin de la Société de l'industrie minérale, tome V). Mais quelque soin qu'on eût pris

pour limiter et régler l'éboulement, il se produisait toujours plus tôt qu'on ne l'attendait, et l'incendie qui en était la suite interrompait le dépilage. On ne pouvait que dans des cas favorables enlever plus de 5o p. loo du gîte. On est arrivé ainsi à développer au-dessous des zones superficielles des foyers mélangés de massifs vierges. On ne peut les enlever par des travaux à ciel ouvert ; mais, quand il s'est écoulé un temps suffisant pour que le feu soit éteint, on y entre et l'on s'y avance, ordinairement en remblayant tous les vides que l'on rencontre et en refaisant le traçage entièrement ; puis on applique aux massifs restés intacts nu aux débris des éboulements l'une des méthodes actuelles par remblais. L'exploitation avec remblayage complet a été pratiquée d'abord sans doute au Creuzot ; là, un gîte limité devait alimenter une grande consommation : le succès y fut entier. Plus tard, vers 1841, on suivit cet exemple dans la Loire ; on avait surtout en vue la suppression des incendies et la

DE HOUILLE EN FRANCE. '

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diminution du nombre des accidents. On s'aperçut bientôt que les frais du remblayage .étaient à peu près couverts par l'économie réalisée dans le boisage et par la valeur de la houille produite en plus. A partir de ce moment, les méthodes par remblais n'ont cessé de se répandre et il n'est

plus facile aujourd'hui de trouver des exemples de foudroyage. Mais chaque mine a employé les remblais à sa manière, et souvent on n'était pas tombé du premier coup sur la solution la plus convenable pour les circonstances où l'on se trouvait. Puis, sur une foule de détails la pratique seule pouvait renseigner. Aussi les changements de méthode ont été fréquents depuis vingt ans, les perfectionnements plus encore. Le remblai joue Classification des méthodes actuelles. un double rôle : 10 il sert à soutenir la couronne des vides et à l'empêcher, sinon de s'affaisser, du moins de s'ébouler ; 2° il fournit presque toujours (sauf dans les fins d'étage ou dans le cas exceptionnel de tranches horizontales prises en descendant) un sol artificiel sur lequel les ouvriers s'élèvent pour exploiter la masse qui forme la couronne. Je rangerai

les méthodes dans deux catégories, suivant qu'on monte ainsi sur le remblai au moment où il vient d'être mis en place, ou qu'on lui laisse auparavant le temps de se tasser plus ou moins complètement. Dans le premier cas, la hauteur que l'on enlève en une seule passe (c'est-à-dire avant que le travail s'arrête dans

l'espace occupé en plan par le chantier) est deux à trois fois celle à laquelle un homme peut atteindre ; c'est un point de rapprochement avec la méthode par foudroyage. Les prismes de remblai successivement sabstitués à des prismes de houille ont ainsi une hauteur de 4 à 6 mètres. Cette catégorie ne comprend que la méthode dite par rabatage.

Dans le second cas, la hauteur que l'on enlève en une passe est simplement celle à laquelle un homme peut at-