Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1873, série 7, volume 4)

o6

MÉTHODES D'EXPLOITATION DES COUCHES PUISSANTES

tellement fissuré qu'on s'est arrêté, de peur d'incendie. Alors on a eu recours à une méthode par tranches horizontales ; on prenait une galerie au milieu de la tranche, puis des traverses allant au mur et au toit ; enfin, entre deux traverses, On menait des recoupes parallèles à la direction. On a été satisfait de cette méthode on a seulement cher;

ché à la simplifier et à rendre l'abatage plus facile. C'est ainsi qu'on a été conduit à la méthode actuelle. Les étages ont 13 ou 14'n de hauteur et quelquefois 17m. Chacun d'eux fournit seulement cinq ou six tranches de 2'; grâce au tassement des remblais et à la descente de la cou-

ronne qui s'ensuit. On trace au beau milieu de la tranche une galerie de direction principale qui sert à la fois au roulage du charbon et du remblai. Au puits Dyèvre, dans le charbon friable, on prend de chaque côté de la galerie des traverses de 4- de largeur, espacées de 20"; on vérifie à la boussole la direction des parois, de manière à ne point avoir à la fin des piliers en coin. On remblaye à mesure en laissant libres le chantier .

et un corridor de im,5o environ. Quand la traverse est finie, on achève le remblayage ; puis on prend une autre tra-

verse pareille le long de la paroi opposée au corridor, de manière à n'avoir le long du chantier que du remblai tassé. Quand il ne reste plus dans chaque pilier qu'une ou deux traverses à prendre, si le charbon y est trop fatigué, on l'enlève par de petites recoupes successives de 2' de large, menées à partir du corridor de la -dernière traverse et remblayées à mesure. Au puits du Crêt-de-Mars, dans le charbon dur, on peut donner aux chantiers une largeur de 8 et même de 11m. On les prend en créneaux sur toute la longueur de la galerie, et, quand ils ont un peu avancé, on attaque les intervalles. On fait suivre le remblai à mesure, en piles séparées par de petits corridors qui aboutissent chacun à l'extrémité de deux chantiers contigus.

DE HOUILLE EN FBANCE.

107

Aux deux puits, on a soin de pousser plus activement le dépilage sur un des côtés de la galerie. Dès qu'il a pris un

peu d'avance, on monte sur les remblais et l'on trace la mère galerie de la deuxième tranche. Un plan incliné tracé au charbon et se projetant horizontalement, suivant la direction, peut desservir successivement deux ou trois étages. Dès qu'on arrive à la troisième ou à la quatrième tranche d'un étage, on trace la première tranche del' étage au-dessous.

La production du piqueur est de 2,6 au traçage, 8',7 dépilage au puits Dyèvre et 7' au puits du Crêt-de-Mars. Les remblais proviennent, soit des nerfs de la couche, soit de carrières ouvertes au jour, soit surtout de cham, bres d'éboulements pratiquées à l'intérieur. On n'est pas toujours maître de régler les éboulements à volonté ; plus, avec le temps, ils pourraient disloquer la surface et amener les eaux du jour dans la mine ; aussi se prépare-t-on

à renoncer aux chambres d'éboulement et à prendre tous les remblais au jour. Le Creuzot, fig. 1, 2, 5, Pl. V. (Voir la note de M. mont, Bulletin de la Société de l'industrie minérale, tome I, -

et la note de M. Chansselle déjà citée, même recueil, tome XIV.) La couche est fort irrégulière ; l'exploitation actuelle porte sur un dressant à peu près vertical, qui n'est qu'une suite de renflements atteignant 3o ou 4o- et d'étranglements. Le toit est un schiste noir qui n'est pas trop friable ; cependant il exige toujours, dans les galeries au rocher, un certain boisage. Le charbon, qui varie beaucoup de nature, est presque partout très-friable et a une grande tendance-à s'enflammer spontanément. Il dégage en général une certaine quantité de grisou. Les puits sont creusés au rocher, au toit de la couche, à

15o ou 200 mètres de celle-ci. On ne peut les mettre au mur, parce qu'ils seraient alors, ainsi que tous les travaux au rocher, dans la grauvvacke et le granite de la cuvette, où ils coûteraient fort cher.