Annales des Mines (1873, série 7, volume 4)
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DE HOUILLE EN FRANCE.
MÉTHODES D'EXPLOITATION DES COUCHES PUISSANTES
dues. La dimension des piliers et la manière d'y disposer le chantier dépendent des circonstances (*). Conditions que doit remplir la couche. - II faut une traversée horizontale suffisante, sinon les étages seront trop petits et la proportion des traçages trop forte. La traversée verticale du charbon doit aussi être assez grande pour que les étages aient une certaine hauteur. La méthode pourrait à la rigueur s'appliquer à des char-
bons quelconques; mais en pratique elle ne convient pas aux charbons durs. En effet, ce dépilage par petits piliers pris successivement sur toute leur hauteur exclut l'emploi des grandes tailles ; pour cette raison et pour les autres que j'indiquerai plus loin, on n'emploie la méthode verticale que si l'on y est obligé ; c'est ce qui peut arriver pour des charbons très-friables et très-inflammables, qui, nue fois dé-
chaussés et mis en mouvement par le tassement du remblai, se fissurent et s'échauffent très-vite. Il est alors nécessaire d'enleVer rapidement le massif qui forme là couronne d'une première tranche; il faut pour cela la prendre peu étendue et monter au-dessus avant d'attaquer le dépilage à côté.
Avantages et inconvénients. - Le grand avantage et presque le seul est de permettre dans ce cas difficile de déhouiller sans incendie.
La méthode a aussi ce mérite que le roulage des remblais y est indépendant de celui des charbons. Au point de vue économique, elle présente des inconvénients nombreux. L'abatage ne peut se faire que par petites recoupes (ce qui, du reste, est inévitable avec les charbons qui exigent la méthode verticale).
Le charbon abattu tombe dans des cheminées, ce qui diminue la proportion du gros. () M. Roucayrol a fait une application très-soignée de cette méthode aux mines de Firmy.
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Comme on ne prend à la fois qu'une tranche dans un pilier et qu'il faut, pour ne pas trop multiplier les traçages, donner aux piliers d'assez grandes dimensions, la production dans un champ (l'exploitation limité est faible. Les traçages sont étendus, puisqu'il faut un double réseau de galeries. A cause de la lenteur du déhouillement, on doit les conserver longtemps, ce qui augmente beaucoup les frais d'entretien. Le réseau supérieur surtout, ébranlé par le dépilage qui se fait près de lui au-dessous de son niveau, use beaucoup de bois. Le transport des remblais et du charbon est compliqué d'une série de transbordements. Le remblai est versé dans la cheminée, rechargé en bas, puis brouetté au chantier. Le charbon est mené à la cheminée, versé dans celle-ci, chargé en bas. De chacune de ces manoeuvres résulte un supplément de frais. Maniere d'appliquer la méthode. - On doit, pour diminuer la proportion des traçages, donner aux étages une assez grande hauteur. Cependant, si on les fait trop hauts, on a déjà des tassements considérables dans le pilier, et après qu'on y. a enlevé quelques tranches, la couronne .peut prendre feu. Il est surtout utile d'augmenter la production, et par suite la rapidité du déhouillement. Il faut pour cela multiplier les piliers autant qu'on le peut sans trop exagérer les traçages. Si la disposition de la couche le permet, il est bon de dépiler plusieurs étages à la fois. §2. Exemples.
Decazeville, mine de Bourran. La couche est la même que celle à laquelle s'applique la méthode par tranches horizontales décrite plus haut (page 102). Le champ d'exploitation est divisé en piliers longs par de haut sur 5 de large, prises d'anciennes traverses de perpendiculairement aux limites, espacées de 20' et remblayées.
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