Annales des Mines (1873, série 7, volume 4)
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POUVOIR CALORIFIQUE
A7r CLASSIFICATION DES HOUILLES.
OÙ P représente le pouvoir calorifique cherché, C le poids 0 du carbone, (1-1 le poids de l'hydrogène libre, c'est-
à-dire l'hydrogène total, moins celui que l'on suppose déjà brûlé en eau par l'oxygène que renferme la houille. Sans doute Dulong n'attribuait à cette formule qu'une sorte de valeur industrielle. Il savait fort bien que l'on ne pouvait, au point de vue calorifique, assimiler une combinaison chimique ternaire à un .simple mélange de carbone et d'hy-
drogène, et que l'hydrogène n'était pas, dans la houille, simplement combiné à l'oxygène. Mais on croyait au moins
à cette époque que le carbone et l'hydrogène, considérés comme corps simples, possédaient toujours le même pou-, voir calorifique. On ignorait alors l'influence de la constitution moléculaire sur la caloricité des corps ; on ne savait pas que la chaleur de combustion d'un corps, simple ou composé, est en général d'autant plus considérable que la condensation moléculaire est moins avancée. Or il est établi aujourd'hui, par les travaux de MM. Favre
et Silbermann, Iiegnault, Berthelot et autres, que la chaleur de combustion comme les chaleurs spécifiques varient avec la densité. 'On sait que si le carbone, extrait du charbon de bois, calories. 8o80
développe.
Le charbon des cornues à gaz, plus dense, n'en donne que 8oA7 Le graphite naturel 7797 7^;:j0 et le diamant seulement On sait aussi que le pouvoir calorifique du soufre cristallisé . . 2262 est de tandis que celui du soufre amorphe, plus dense, coulé 2,17 fondu dans l'eau, n'est que de. .
Il suit de là que, pour pouvoir appliquer la formule de Dulong aux houilles, il faudrait substituer au pouvoir calorifique de l'hydrogène gazeux celui de l'hydrogène et, à la place du chiffre 8o8o, qui représente la chasolidifié;
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leur de combustion d'un carbone dont la densité réelle est, d'après M. Violette, supérieure à deux, un nombre plus élevé correspondant à la moindre condensation du carbone dans les houilles. Je dirai bientôt quels nombres approximatifs
il faudrait adopter pour l'hydrogène et le carbone, si l'on voulait se servir de la formule de Dulong. Pour le moment, je voudrais seulement faire remarquer que le procédé proposé par Berthier ne conduit pas plus que la formule de Dulong au pouvoir calorifique réel des combustibles. Ce procédé suppose, en effet, que la chaleur produite est proportionnelle à l'oxygène consommé, hypothèse qui fait également abstraction de l'état de condensation plus ou moins avancé des éléments combustibles. Avant ,d'aller plus loin, citons encore l'exemple d'un combustible composé, dont le pouvoir calorifique varie également avec le degré de condensation moléculaire : je veux parler des nombreux hydrocarbures isomères, représentés par la formule C" II", dont les chaleurs de combustion ont été déterminées par MM: Favre et Silbermann dès 1852 (*). Le gaz oléfiant C411 a donné L'amylène C"1110.
Le paramylène G"H" Le carbure C"1-1" Le cétène C"1132
Le n2étamylène cmll,0
calories.
ii858 11491 11503 11262 11118 10928
De ces cinq derniers nombres, con'espondant à des hydrocarbures liquides, MM. Favre et Silbermann ont pu conclure qu'a chaque nouvelle addition d'une molécule C2I12, la chaleur de combustion diminuait de 371'.,48 par unité de poids du composé. La même diminution de pouvoir calorifique se manifeste dans les composés ternaires. Toute chaleur dégagée par le (*) Annales de physique et de chimie, 3' série, t. XXXIV.