Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1873, série 7, volume 4)

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REVUE DE GÉOLOGIE.

La première se compose d'une suite de plateaux et de mamelons en troncs de cône dont les bases supérieures se trouvent sur un même plan, tandis que la deuxième présente un plan continu, sauf /es échancrures résultant du cours des rivières ou des dépressions complètement fermées connues sous le nom de Dayats. M. L. Ville a reconnu plusieurs points dans lesquels les puits artésiens offraient des chances de succès, notamment dans les vallées profondes de l'Oued Mzab, de l'Oued en Nça et de l'Oued

Zegrir qui découpent le terrain quafernaire, et en second lieu dans les belles oasis des Mozabites.

Dans la région des steppes qui s'étend de Laghouat jusqu'à Boghar, au pied du versant sud du Tell, les formations les plus développées sont le terrain quaternaire et le terrain crétacé qui comprend le terrain néocomien, la craie chloritée et la craie blanche. On trouve cependant au N.-0., au pied de Reuchiga, un très-petit affleurement de terrain jurassique ; au N.-E., un massif assez étendu de calcaire nummulitique, celui de Birin, et dans le centre de la région des steppes, au débouché de l'Oued Melah, dans la plaine de Zahrez Rharbi, un affleurement restreint de terrain pliocène. Ce dernier est caché sous le terrain quaternaire, dans le bassin du haut Client'. Il y a été reconnu par les sondages de Chabounia et de Sbiléia. Le premier sondage a été poussé jus-

qu'à 38o mètres de profondeur, il n'a rencontré que des 'eaux ascendantes de qualité médiocre, meilleures cependant dans le pliocène que dans le quaternaire. Le sondage de Sbiléïa a été poussé jusqu'à 78 mètres; il n'a rencontré également que des eaux ascendantes, mais de meiileure qualité que celles du précédent. La région des steppes est remarquable en ce qu'elle renferme, vers son milieu, une vaste dépression dont le fend est occupé par deux grands lacs salés appelés Zahrez Rharbi (de l'ouest) et Zahrez Chergui (de l'est). Ces lacs, qui se dessèchent en été, contiennent alors d'immenses quantités de sel dont on ne tire presque aucun parti, faute de moyens de transport. Au sud de Zahrez Rharbi, il y

a deux gîtes de sel gemme : l'un, Rang el Melah, très-connu de nos troupes qui font des expéditions dans le sud, se trouve sur la route carrossable d'Alger à Laghouat ; l'autre, situé à l'ouest du précédent, auprès d'Aïn el Hadjera, est moins en saillie au-dessus du sol quaternaire. Ces deux gîtes sont considérés par M. Ville comme le résultat d'éruptions boueuses, gypso-salines, qui se sont produites à travers une double enveloppe d3 terrain crétacé inférieur et de, terrain pliocène. Il existe en plusieurs points des bords du Zahrez Rharbi des

GÉOLOGIE GÉOGRAPHIQUE.

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sources d'eau douce qui, par leur température élevée et à peu près constante (18°,50 à ail et leur situation au milieu d'un sol plat, loin de tout accident de terrain, doivent être considérées comme des sources jaillissantes naturelles. L'une de ces sources, appelée Mokta Djedean, est d'autant plus remarquable qu'elle jaillit au milieu de la nappe d'eau salée du Zahrez. Les couches quaternaires formant une véritable cuvette dont ce lac occupe le fond, il était à présumer que les puits artésiens donneraient de l'eau jaillissante à proximité des bords du lac et l'expérience a, en effet, confirmé cette prévision de la science. Quatre sondages ont été exécutés sur les bords du Zahrez Rharbi ; celui d'Aïn Malakoff, de 81',20 de profondeur, donnait, en 1866, 7lit,77 par seconde, à la température de a 0,50. Celui de l'Oued Kourirech a été poussé jusqu'à 173m,25. Il donnait, en 1866, 01",6t par seconde, à la température de 54°,50. Les deux autres sondages n'ont donné que de l'eau ascendante.

L'insurrection de 1864 a forcé d'abandonner les travaux qui n'ont plus été repris depuis lors. La lisière méridionale du Tell est formée principalement par le terrain tertiaire moyen, qui renferme un grand nombre de sources d'eau potable, dont plusieurs sont dues à des nappes aquifères ascendantes. L'inclinaison des couches varie de manière à produire de grandes ondulations, très-favorables, par suite de la composition minéralogique du terrain, à l'existence de nappes souterraines qu'on pourrait amener au jour au moyen de puits artésiens dont la profondeur ne dépasserait probablement pas 300 mètres. M. L. Ville, qui donne de nombreux détails sur les sources naturelles du Sahara et de la région des steppes de la province d'Alger, fait en outre connaître la composition chimique de soixante-dix eaux; plusieurs de ces sources naturelles sont thermales simples,

c'est-à-dire qu'elles doivent leur haute température à la profondeur d'où elles proviennent. Les eaux des terrains quaternaires sont en général beaucoup plus chargées de matières salines que celles des autres terrains, et, par suite, elles sont moins convenables pour la boisson ; elles contiennent plus de chlorures et notamment plus de sel marin que les eaux quaternaires du Sahara et de la province de Constantine; elles sont donc plus propres que ces dernières il former des salines naturelles. Aussi trouve-t-on dans les steppes de la province d'Alger les grands lacs salés des Zahrez qui renferment des masses de sel marin beaucoup plus considérables qu'aucun des Chotts de la province de Constantine. L'ouvrage de M. L. Vil le est accompagné d'une carte géolo-