Annales des Mines (1873, série 7, volume 4)
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EFFONDREMENT DE LA, MINE DE SEL GEMME
isolés de gypse, que l'eau n'avait pas encore complétement dissous. Le fond du puits n° 2 communiquait avec l'ancien champ d'exploitation de. la il' couche par' une galerie de 9 mètres de large, de part et d'autre de laquelle oricommen-
çoit déjà, dans les derniers temps, à tracer des galeries transversales et parallèles. Ce puits, dont le foncement avait été décidé sur de légers indices de danger, a, lors de l'effondrement, sauvé la vie aux ouvriers qui sans cette issue, auraient été ensevelis vivants dans la mine. On employait, pour l'abatage du sel gemme, un- procédé original, imaginé par le bergrneister autrichien Ramsauer et consistant à remplacer l'action du pic par celle d'un jet d'eau douce, pour pratiquer les entailles destinées à dégager partiellement la roche avant le tirage des coups de mine (*). Ce procédé est depuis longtemps en usage dans les mines de 11:111stadt et d'Ischl (Autriche), où les travaux sont au-dessus - des vallées voisines ; il a été introduit, il
y a quelques armées seulement, dans la mine de Hall am Rocher (Würtemberg), dont les travaux se trouvent à environ ioo mètres au-dessous du sol. ("') ; également adopté
à Stassfurt, il y a été abandonné en 1861, parce que le travail était trop lent, et surtout parce qu'on trouvait avan-
tage à ne produire absolument que du 'sel en roche et à introsupprimer tout épuisement d'eau. Ce procédé, duit à Varangéville, dès, la création de la mine, par leu M. Pfetsch, directeur, fonctionnait> de la manière suivante « Un bassin d'ean douce est installé à 5,5o au-dessus du toit des travaux ; de là l'eau se distribue par une série dé conduites en fonte, installées dans les galeries principales, et arrive jusqu'aux divers chantiers d'abatage. Lorsqu'on (e) Voir la description du procédé dans le Mémoire sur - l'exploitalion de l'argile salifère, etc., dans le Salzkammergut, par M. Keller (6' série, t. 11, p. 15). (") Bruno Kerl, Salinenkunde (Brunswick, 1868).
DE VARANGÉVILLE-SAINT-NICOLAS (MEURTHE-ET-MOSELLE). 619
veut pousser en avant une galerie quelconque, on pratique, à l'aide de l'eau douce, du haut en bas, du front de taille, in certain nombre d'entailles verticales, d'une profondeur horizontale d'environ 3 mètres. L'eau, lancée avec, force en plusieurs jets minces à la partie supérieure de chaque entaille, ruisselle sur les escaliers que forment les différents lits de sel et se sature en partie. Les entailles terminées, les piliers en saillie, ayant de 2 à 3 mètres d'épaisseur entre les entailles, sont abattus à l'aide de la poudre. L'eau qui a travaillé clans les entailles achève de se saturer dans des bassins disposés sur le sol des galeries.;. elle est ensuite extraite pour les besoins de la saline » (1. La hauteur de chute de l'eau douce, qui venait de la surface, était utilisée pour mettre en mouvement une machine à colonne d'eau, qui a été décrite ici même par M. Pfetsch, avec de grands détails (5' série, tome XY11p. 411).. Cette machine, placée dans une fosse u qu'on avait creusée à côté du puits, au mur de la 11e couche, commandait une pompe,
qui refoulait l'eau salée dans un bassin établi dans la
Lke couche, à 87 mètres au-dessous du niveau du sol. La méthode des entailles par l'eau, comparée au procédé ordinaire d' abotage, présentait plusieurs avantages impor-
tants:
L'abatage coûtait moins cher, les frais de main-d'oeuvre étant réduits dans une forte proportion ; 2° L'eau saturée, destinée à la fabrication du sel raffiné, se produisait d'elle-même et sans aucuns frais, tandis qu'autrement. il faut payer l'abatage du sel destiné à .sa préparation
5° La marne et les autres matières insolubles contenues dans le sel gemme restant dans la mine, on évitait ainsi la dépense à faire pour les extraire au jour et ensuite pour les retirer des bassins de dissolution. (*) M. Braconnier (ouvrage cité, p. 155).