Annales des Mines (1873, série 7, volume 4)
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EFFONDREMENT DE LA MINE DE SEL GEMME
DE VARANGÉVILLE-SAINT-MCOLAS (MEURTHE-ET-MOSELLE) . 62:5
complète qu'au bout de quelques jours; le 5 novembre, la bouche du puits n° 1 s'était affaissée de 5m,3o ; du 5 au 97, elle descendit encore de 0',12. Malgré cette chute considérable, les bâtiments et machines contigus à ce puits n'ont subi aucune avarie ; si bien qu'on a pu depuis remettre les pompes en marche, sans y faire de réparations. Des crevasses béantes A, A,.. (fig. 1). régnaient dans le sol, tout autour du puits n° 1, un peu en deçà de l'aplomb du contour général de l'excavation souterraine. Aux points de bifurcation de ces crevasses, les languettes de terrain s'étaient affaissées, parfois jusqu'à i mètre de profondeur.
On descendit ensuite dans le puits n° r, qui s'était abîmé tout d'une pièce, sans se disloquer sensiblement. Au.niveau
Suivant une autre série de lignes B, B,.., situées à une soixantaine de mètres du puits, le sol s'était exhaussé en dos d'âne ; ces soulèvements n'ont été constatés que d'un côté du puits, dans la partie où s'élèvent les bâtiments ; on n'en a pas observé dans les terres labourées qui se trouvent du côté opposé. Plusieurs ouvriers furent brûlés par l'eau débordant des poêles d'évaporation. Il y eut en tout 1,7 ouvriers blessés, dont un très-petit nombre à l'intérieur de la mine. En outre, .
un mineur succomba à ses blessures et un ouvrier de la saline fut écrasé sous les débris d'une cheminée. on descendit dans la mine par le puits Le i 11° 2, qui était en parfait état. -Jusqu'au pilier G, les galeries n'offraient aucune trace de dislocation. Au delà., le sol de
la mine paraissait encombré, sur une hauteur de i à 4 mètres, de blocs, tombés du toit. Le pilier D était déchiré, du haut en bas, par plusieurs fissures. Le terrain continuait encore à travailler, car, à chaque instant, des craquements se faisaient entendre et des fragments se détachaient du faîte des galeries. On jugea à propos de remettre l'exploration à plus tard. Toutefois, avant de se retirer, on put s'a, Vancer jusqu'en E; les plafonds y étaient intacts ou seuleMent fissurés, mais les galeries s'étaient rétrécies, dans le sens de la hauteur, de plus de 2m,5o.
de 25 mètres, le débit de l'eau était devenu presque insignifiant; mais, au niveau de 4o mètres, l'eau affluait en abondance : elle débordait par-dessus la maçonnerie du cuvelage en voie de construction.. On arriva sans encombre
jusque près de la 9' couche; mais, des fragments de planches s'étant alors détachés des parois du puits, on jugea qu'il était dangereux d'aller plus loin:. Le fond du puits était comblé, sur une hauteur de 118. mètres, par la marne du mur refoulée. Le 2 novembre, on descendit de nouveau par le puits 11° 2, pour tenter d'explorer le champ d'exploitation du puits n° 1. On n'hésita pas à s'y aventurer et l'on parvint à en faire le tour. Voici les faits qui furent alors constatés 1° Le long du contour de l'exploitation, les parements latéraux des galeries étaient restés verticaux ; mais des blocs énormes en forme de dalles étaient tombés du toit, de sorte qu'il existait, au faîte de c.es galeries, des cloches ayant jusqu'à 3 mètres de haut, terminées à la partie. supérieure par un plafond lisse de 2 à 5 mètres de largeur la fig. 5 représente la section d'une galerie non (fig. L1. effondrée) ; les parois de ces cloches présentaient des fissures
béantes, dirigées suivant les veines horizontales de marne qui sont intercalées à ce niveau dans lamasse de sel. On peut conclure de là que, sur tout le pourtour de la mine, le terrain a été soumis à une compression dans le sens horizontal, laquelle a-déterminé, avant la rupture, des baillements suivant les lits de marne. 20 Les galeries qui séparent les massifs réservés sous le canal et le chemin de fer, ainsi que celles situées au delà étaient en parfait état de conservation. 50 Dans la partie centrale de la mine, tous les piliers, sans en excepter le massif de protection du puits,. s'étaient enfoncés dans la marne, en la refoulant dans les vides des