Révisions de la page | Historique de transcription | Journal des Mines (1794-95, volume 1)

( 76 ) ce cas extraordinaire est très rare : le plus ordinaire est de quinze livres, les plus foibles ne tiennent qu'une livre de sel. Les>eaux trèschargées s'évaporent à Salins. On rassemble

dans ,un réservoir commun celles des trois sources ;, l'eau de ce réservoir , qui est la moyenne des trois sources, tient le plus corn-

inunément douze livres de sel par quintal ; ainsi c'est de l'eau à douze livres de sel par quintal que fon évapore à Salins. Les eaux foibles sont versées dans des conduits de bois, et sont envoyées à Chaux: là elles sont élevées sur de grands bâtimens de' graduation : elles y sont répandues, elles s'évaporent en tombant, -abandonnent une partie de.la sélénite qu'elles tenoient en dissolution et augmentent de force ;

passées par le bâtiment de graduation, elles sont réélevées de nouveau, jusqu'à ce qu'il y .ait assez d'eau évaporée et de sélénite déposée, pour que la proportion de sel contenue dans l'eau soit de douze à quinze livres par quintal ;

ensuite on verse dans les chaudières, et l'on évapore. J'ignore la raison pour laquelle on n'évapore pas davantage sur les bâtimens de graduation, pourquoi l'évaporation n'est pas continuée jusqu'à ce que l'eau soit arrivée son point de saturation complète la réponse

( 77 ) que l'on m'a faite à cette question est que l'eau s'évaporant davantage s'engraisse, aug-

mente la proportion d'eau-mère, et donne proportionnellement moins de sel. Cette réponse ne m'a point du tout paru satisfaisante. Je pense qu'il seroit nécessaire de faire

une expérience directe qui fasse connoître ce qui arriveroit dans le cas où l'on pousseroit l'évaporation sur le bâtiment de graduation, pour avoir une saturation complète. faudroit pour cela connoître le degré et l'analyse des eaux avant le passage sur le bâtiment, et à chacun de ces passages. Je proposerai au représentant du peuple, Besson,

l'expérience. L'eau salée que l'on évapore à Salins, à Chaux, et je pourrois par anticipation vous dire à Montmorot , près Lons-leSaunier, ne contient que douze livres de sel par

quintal. L'eau saturée de sel marin contient vingt-cinq livres de sel, analogue à celui que l'on retire par l'évaporation. On m'a assuré à Salins, que l'eau ordinaire ne dissolvoit que vingt-trois livres de sel marin très-sec et trèspur ; mais le sel- que ces eaux tiennent en dissolution, est celui qu'on obtient des eaux salées ; c'est donc sur vingt-cinq livres que

l'on doit calculer. Ainsi

,

les eaux que l'on