Journal des Mines (1794-95, volume 1)
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( 116 ) que ses eaux tracent sur le rivage quand elle
est basse. Dans quelques endroits, l'espace qui sépare les travailleurs , de la mer qui gronde au-dessus d'eux, n'est que de trois brasses, de sorte qu'ils entendent le bruit des; flots tou-
jours extrêmement fort sur cette côte où
l'océan atlantique vient se briser sans a-voir rencontré depuis l'Amérique aucun
obstacle. Ils distinguent jusqu'au cliquetis des
galets et du gravier qui roulent et qui se heurtent au fond du lit de la mer. Le tout
ensemble For me une espèce de mugissement
ou de roulement semblable au tonnerre qui inspire une secrette 'horreur à ceux que la curiosité attire dans ces mines. On a poussé la témérité jusqu'à arracher certaines parties du filon plus riches que les autres, et à ne laisser
au toit en plusieurs
endroits que'
quatre pieds d'épaisseur ; aussi le bruit qui s'y fait entendre dans les violentes tempêtes
est-il si prodigieux, qu'on a vu les ouvriers frappés de terreur, abandonner le- travail , crain-gnant d'eue engloutis par les flots. Le docteur .Stukley parle d'une mine de charbon près de
Whitehaven , où après être descendu à cent cinquante brasses , il se trouva sous le lit de VQÇéan , les vaisseaux faisant voile au dessus de
( 117 ) sa tète. La profondeur de cet endroit, dit-il, &oit plus grande que ne l'est celle du fends de la mer
en aucune partie du canal qui sépare l'Irlande de l'Angleterre. Mais une très-grande épaisseur
de rocher se trouvoit entre cette mine et la mer; tandis qu'à celle de Huel-Cock dont il s'agit ici, on n'en est séparé que par une couche très-mince. Cependant, dans les endroits même où, comme on l'a dit, ceti e couche se réduit à une epaisseur de quatre pieds, les ouvriers ne
sont point incommodés par l'eau. Ils n'observent qu'une foible stillation d'eau salée qu'il
leur est même facile de supprimer en calfatant , avec de l'étoupe, les fissures qui y donnent lieu, ou en les enduisant d'argile. Ainsi, ajoute Pryce , c'est un fait constant quoique difficile à concevoir, que l'on est moins incommodé par l'eau dans les fouilles au dessous da niveau de la mer, qu'au dessus ( p. 20). A HtielTowan, paroisse de Ste - Agnès, où les travaux n'ont été poussés que quelques toises au dessous du niveau dela marée basse , cet effet ne parolt
devoir être attribué qu'à la nature plus compacte du terrein., qui., par là même, est moins imperméable à l'eau. Mais en beaucoup d'endroits où il a lieu, il paroit dû plutôt ta présence d'une matière muqueuse- qui se dépose au fond
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