Révisions de la page | Historique de transcription | Journal des Mines (1794-95, volume 1)

( 28 )

de la houille. Lorsque la matière est en fusion, on brasse fortement et continuellement , avec des rallies ou ringards. Pendant une heure environ, on remarque à la surface de la Matière de petites flammes et étincelles , que Hartley attribue à des parties bleues sulfureuses mais qui sont dues plus probablement la combustion du charbon contenu dans la àfonte, et peut-être aussi à celle du phosphore. Quand ces flammes bleues commencent à diminuer , ce qui arrive ordinairement au bout d'une heure, la matière perd peu à peu fluidité et commence à prendre de la de sa cousistance. Les parties métalliques rapprochées par le brassage s'agglutinent, font corps ensemble, et deviennent inséparables et infusibles , tandis que le fer non réduit, reste mêlé aux substances vitrifiables qui entretenoient auparavant

la fluidité de la matière. Hardey compare ce qui a lien dans cette opération avec ce qui se passe quand on bat le beurre : 'de même, dit-il , que l'agitation de la crème qui sembleroit devoir unir plus étroitement les différentes substances dont elle est composée, donne lieu au contraire à la séparation et à l'aggrégation des parties butireuses ; le brassage de la fonte

duit la réunion des molécules métalliques, proqui étoient auparavant disséminées dans la masse. La matière se présente au sortir du fourneau, sous la forme d'une pâte molle et grumeleuse, dans laquelle le fer à l'état métallique, le fer non réduit et la crasse ou laitier, sont encore mêlés, mais ne sont plus incorporés. Cette pâte étant. refroidie, ne ressemble pas Inal

( 29 )

du machefer. C'est à peu-près ce qu'on nomme dans nos forges la loupe ou le renard. 2°. On soumet cette loupe à l'action du feu dans un fourneau de reverbère , et après l'avoir'

chauffée à blanc, on la porte sous un gros

marteau de forge , dont quelques coups suffisent pour lui donner la forme d'un parallélipipède ayant environ trois pieds et demi de longueur et trois pouces d'équarissage. Le fer dans cet état, porte en anglais le nom de slab , auquel correspondent à peu-près les mots français de pièce ou d'enerenée. On a soin d'étirer ces pièces par un bout. 5°. L'opération précédente a débarrassé le fer malléable d'une portion des crasses auxquelles il. étoit uni dans la loupe. II en reste cependant encore une proportion assez considérable qu'il importe de lui enlever. Pour cet effet, après avoir chauffé à blanc les in'èces ou slabs dont nous - venons 'de parler, on les fait passer aussitôt entre deux forts Cylindres ( on espatarq que l'eau fait mouvoir; 'et qui portent sur leur contour des entailles travaillées avec soin. - La compression puissante de ces cylindres achève d'exprimer presque tout ce qui reste de laitier interposé, entre les molécules de fer malléable, en même-temps qu'elle rapproche les parties métalliques , et donne au fer un.. degré éminent de densité , de solidité et de cohésion. On conçoit qu'au moyendeS entailles dont nous avons parlé , le fer sort d'entre les cylindres divisé en barres. Il seroit même possible de fendre les barres en verge, sans les chauffer de nouveau.