Journal des Mines (1794-95, volume 1)
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( 56 ) facilement détachée du reste de la masse par le coup de main de l'ouvrier, qui consiste, enfoncer le louchet de la hauteur du fer; 2°. à le pousser du haut du manche, un peu en oyant ; 3o. à l'incliner de même du côté opposé à l'aileron; 4o. à le remettre vertical; 5° à enlever la tourbe. Quand on entaille sous Veau , il faut un temps de plus , qui consiste? 60. à incliner assez le louchet en arrière pour assurer la tourbe dessus avant de la jeter hors de l'entaille, sans quoi la résistance de l'eau qui tend à délaver le fer. du louchet, entrai.neroit la tourbe. Deux tireurs tourbant ainsi une entaille ayant commencé à un angle, vont l'un sur la droite et l'autre sur la gauche , reprenant à la tete de chaque tranche sur le travail l'un. de l'autre, jusqu'à ce que , arrivés vers l'angle opposé , comme ils se géneroient en conti-
nuant de travailler deux, un seul finit tout, et l'autre reprend un autre travail. Toute cette opération doit se faire trèslestement, sur - tout quand on a à craindre d.'étre gagné et gêné par les eaux. Alors, pour aller plus vlte , plusieurs tireurs se mettent dans une entaille, et on l'exploite par gradins ou banquettes : deux tireurs pouvant être
toujours, chacun d'un côté, sur le même
plan du gradin ou de la banquette. Les tourbes extraites sont jetées à des ouvriers , sur le
bord de l'entaille , qui les reçoivent et les rangent , ainsi que nous le dirons plus bas. Conune il est intéressant d'exploiter tant qu'on peut au louchet ,on se débarrasse des
( 57 ) eaux dans les entailles , au moyen de bai-2.. cules ,( .17g: 5 et 6 ) , que quelques ouvriers font agir, en versant l'eau ettraite, soit dans l'entaille voisine , soit dans un courant dont la pente l'entraîne. On emploie aussi la visse d'Archimède ou des pompes à bras. Si on a besoin de laisser un batardeau d'un côté quelconque de l'entaille, on observe de le fortifier, en laissant, depuis le niveau jusqu'à
la base du batardeau , au fond de l'entaille,
un renfort composé de plusieurs degrés d'épais-
seur de tourbes , allant en croissant vers le bas.
Si on craint qu'un batardeau ainsi construit ne suffise pas pour soutenir l'eau , on laisse en outre, au milieu du batardeau, un contrefort de la largeur de 5 ou 4 tourbes , et d'une longueur proportionnée à la poussée des eaux qu'on a à vaincre : on l'appelle baudet.
On sent qu'a mesure que les tireurs s'enfoncent, la difficulté augmente pour jeter la tourbe à celui qui doit la recevoir sur le bord de l'entaille. Le plus fort tireur ne peut la jeter
à plus de 15 pointes de hauteur ; ainsi, pour extraire à 20, pointes de profondeur, il faut recevoir la tourbe à 12 OU 15 pieds, et la rejeter
ur le bord de l'entaille. Lorsque la tourbe est à une profondeur telle
qu'on ne peut plus l'extraire au louchet, on l'exploite à la drague, au moyen d'un batelet, et on la moule ensuite. La drague est l'instrument connu pour nettoyer les fossés ou les rivières ; par ce moyen on évite la dépense des épuisemens ; mais on a de plus celle du moulage.