Journal des Mines (1794-95, volume 2)
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( 76 ) 'dangereux. En effet , je suppose que iegi veines dont on a pris la direction soient sur six heures, qu'elles ne se dévient pas d'une ligne, et' qu'elles passent à quatre lieues plus loin dans le pays où l'on a fait des recherches; peut-on se flatter que le point où l'on est soit le prolongement de la, ligne où la direction des veines . à été prise ? N'est-il pas plutôt à craindre que l'on soit sur une parallèle assez écartée de la véritable ligne pourne plis trouver les ;veines que l'on cherche? Dans ces circonstances , il faudroit non seulement jalonner
sur six heures , depuis le point de l'observa-
lion jusqu'à l'endroit où l'on veut faire un puits , mais encore niveler le terrain afin d'avoir égard à sa pente, à ses buttes, et au peudap-e des veines.
cilon intention n'est pas de faire entendre qu'il est toujours inutile de prendre la direction
de quelques veines connues, pour faire des
recherches au delà. Je conviens que cela peut les faciliter, mais je le repète, ce ne peut être
que dans le prolongement d'un bassin dont les côtés présentent à- peu - près une ligne
droite. J'ai seulement eu pour. projet de faire voir combien il est imprudent de tenter des travaux considérables , d'après une simple donnée de direction. Je vois toujours à regret dépenser des sommes énormes , lorsqu'elles
ne nroduient d'autre avantage que de relut
plir les vues de quelques intrigans. Les Anglais sont beaucoup plus hardis que nous dans les entreprises ; mais ils sont aussi plus sages ; aussi leur réussisseat-ellts
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nairement. L'emplacement d'un puits leur est
toujours détermirui par plusieurs trous de
sonde ; ils parviennent avec cet instrument
connoltre tons les bancs d'un end:oit de-
puis le jour jusqu'à 600 pieds de profondeur. Serions nous plus niai adroits ? non ; mais nous voulons jouirsur le champ, et donner un air d'importance à nos établissemens. belles habitations sont souvent étévées sur une mine avant qu'on ait rencouti é une once de minerai. C'est ainsi qu'en France on sacrifie tout au plaisir et à la vanité. (I ) Je suis bien persuadé equ'en Angleterre , on n'auroit pas dépensé autant d'argent qu'on fait, pour lal,recberche du charbon, à Lusa', che et à 'côté du Mont - Calvaire:. à coup sùr; les Anglais n'autoient pas été placer un puits près de la partie la_ plus élevée de ce monticule; dont les lits,presqUe horizontaux, facilitent les moyens de les connoltre au jour en une dernie heure. A coup sûr , ils n'auroient pas fait une trentaine de puits à Lusarche
près les uns des autres, et à-peu-près de la
méme profondeur. Ils auroient sondé jusqu'à 600 pieds, e! auroienr ensuite abandonné les n'avoierit rien rencontré ; ou bien travanx
s'ils avoient voulu connoltre lés bancs à une, très-
grande profondeur, ils auroient fait, au pied de la moruagne, un puits de 2, 3 ort4Oo pieds
et se seroient ensuite servi de la sonde qui
leur anroit appris la nature du terrain au moins jnsqu'à 900 pieds. Si ces recherches eussent toujours fourni de la pierre calcaire (1) Ce mémoire a été fait dans le courant de l'année t7,9z.