Journal des Mines (1794-95, volume 2)
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iS ) sur huit à neuf pouces de côté, et le laissent sécher pendant une partie de la belle saison pour l'employer l'hiver suivant. Au-dessous. de Sailly-Lorette , /a Somme, dégagée d'obstacles , coule dans un lit retréci. vallée desséchée, offre un spectacle moins monotone. Quoique le bois y soit aussi rare que dans sa partie supérieure, ce n'est point- par le bouzin qu'il est remplacé , mais par la tourbe qu'elle fournit. (i ) Avant d'entrer dans Amiens , la Somme se divise en Une multitude de petits canaux creusés pour en dessécher les abords qui seraient continuellement inondés sans cela , parce qu'on a été obligé , pour l'entretien des moulins à l'usage des manufactures établies dans cette ville, de soutenir (
les eaux de la rivière à la hauteur de plusieurs
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grande épaisseur. La hauteur du banc de tourbe sur lequel elle porte est de six à dix pieds entre Amiens et Pecquigny ; elle augmente jusqu'à trente pieds vis-à-vis les villages de l'Etoile et de Long, au-delà desquels elle diminue de plus en plus. Le
banc de tourbe dont il est question renferme plu-sieurs couches distinguées les unes des autres par leurs différentes qualités et leurs positions respectives. La première , où la végétation a commencé à s'établir, est la moins compacte , elle est entrelacée de tiges et de racines de roseaux qui ne sont
point encore décomposées; quelquefois elle est mêlée d'une espèce de vase grise et de coquilles fluviatiles. Immédiatement au-dessous de cette on en trouve une seconde à laquelle les-tourCouche, biers donnent la préférence. Celle-ci est en général plus homogène, et quoiqu'on y reconnaisse le tissu
pieds. C'est immédiatement au-dessous d'Amiens que cette rivière reçoit la dénomination de basse Somme,.
fibreux des végétaux, ils sont entièrement passés à l'état de tourbe. Elle est d'un brun foncé Ion de
A partir de ce point, elle est navigable jusqu'à la merpour des bateaux d'une forme particulière, qui portent de trente à trente-six tonneaux. Sa pente jusqu"à Abbeville, sur une longueur développée de plus de douze lieues, est d'environ cinquante pieds ; aussi elle se. déborde rarement. Son lit , de quinze toises de largeur réduite, est encaissé entre des berges de deux, trois- et souvent même quatre pieds de hauteur au-dessus de la surface de l'eau. Sa profondeur est de dix et douze pieds dans certains 'endroits, et de trois pieds seulement dans quelques autres. Le sol de la vallée de Somme est recouvert d'une couche de terre propre à la végétation. Cette .couche n'a pas plus de deux pieds.dans sa plus
en séchant. Cette seconde couche repose ordinalre'ment sur une troisième que l'on désigne sous le
son extraciion ; elle devient plus noire et se fendille nom de tourbe bocageuse. Elle est formée de troncs
et de branches d'arbres entassés et étendus sur un lit de glaise blanchâtre, mêlée tantôt de sable, tantôt de gravier, et souvent de petits silex roulés. On 'commence l'extraction de la tourbe vers le milieu du printemps. Elle sèche pendant une partie de l'été, après quoi on la transporte dans les dif,férens endroits où elle doit être consommée. Il paraît que dans les premiers temps la vallée de Somme ne fut tourbée qu'à sa superficie , on, s'arrêtait aussitôt qu'on était parvenu au niveau de la rivière, et que les eaux qui se ramassaient dans les fouilles ne pouvaient s'y écouler; mais à mesure J3
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