Journal des Mines (1794-95, volume 2)
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( zo ) .que la population a augmenté et que les besoins se sot multipliés , on a -été obligé. de revenir sur des parties déjà fouillées pour exploiter les couches inférieures à celles qui avaient été enlevées précédemment, de sorte que les épuisemens des trous à tourbe se font actuellement à bras d'hommes , parce qu'ils se trouvent presque toujours plus profonds que le lit de la SoMme. Ces. trous forment dans
-une partie de la vallée, et particulièrement aux abords des villages , de petits étangs dont la superficie , perdue dès aujourd'hui pour l'agriculture, n'offrira dans la suite aucune ressource pour un nouveau tourbage , malgré les joncs et les roseaux qui y croissent (2). Si l'on coupe la vallée de Somme par un plan vertical perpendiculaire à sa direction , on remarque généralement que la surface supérieure de la
toUrbe est: de niveau, et que son épaisseur décroît
depuis le pied des collines jusqu'au milieu de la vallée vers lequel paraissent s'incliner les couches calcaires de ces collines ; elles forment ainsi une espèce d'encaissement qui a servi de moule au massif de tourbe dont le fond primitif est recouvert.
On remarque encore en parcourant la vallée de la basse Somme , qu'elle est traversée en plusieurs endroits , et notamment vers les villages de Breuilly et d'Hangest, par des chaussées ou croupes
de huit à dix pieds de hauteur au-dessus du sol. Elles ont une base de quelques toises -et une largeur suffisante à leur sommet pour servir de chemin. Elles ne sont point dirigées sur le même alignement dans toute leur longueur , mais elles coupent la vallée en changeant plusieurs fois de direction. Il 'est aisé de reconnaître qu'elles Se, prolongeaient autrefois dans l'emplacement du lit.
(21) actuel de Ta rivière ; car elles présentent star chacune de ses rives une section abrupte: Leur masse est un remblai de tuf :formé dans quelques parties avec des blocs de plusieurs pieds -cubes amoncelés les uns sur les autres , et dont la disposition atteste incontestablement l'ouvrage des holm-nes.
Il n'existe, entre Amiens et Abbeville, aucuns vestiges de changemens dans le lit de la Somme
car on ne peut appeler changemens de lit, les petites variations qu'il éprouve parla formation de' quelques attérissemens fort peu considérables et
qui n'ont lieu que de loin en loin. La preuve de la permanence immémoriale du cours de cette rivière se tire particulièrement de ce que les chaussées
oucroupes dont nous venons de parler, sont coupées à pic par-tout où la rivière les traverse, On conçoit, en effet, que si elle avait changé de lit, elle n'aurait pu le faire qu'en rongeant peu à peu l'un de ses bords. Elle aurait , par conséquent détruit la croupe qui s'élevait de ce côté , et abandonné sur la rive opposée la partie correspondante de cette même croupe, au pied de laquelle: il se serait formé un dépôt. C'est à des.:circonstances particulières qu'il faut
attribue'r la permanence du cours de la Somme. La tourbe dans laquelle son lit est creusé , quoique
son action par la pénétrable à l'eau , résiste liaison que toutes ses parties ont entr'elles. Le courant, en agissant avec violence contre l'une des berges, parvient quelquefois à en détacher de petites masses; mais comme elles sont plus légères que l'eau , .elles sont entraînées à.sa 'surface , et ne se déposent Point sur le fond pour former un atterissement qui tôt ou tard Occasionnerait un changement dans la direction du courant.
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