Journal des Mines (1794-95, volume 2)
Page : Image 140
Révision de 25 août 2014 23:24:34, edited by Anonymes
(
22
)
Ainsi la ténacité et la légèreté spécifique de cette substance contribuent sur-tout à rendre le cours de la Somme permanent. Les petits dépôts qui s'y font ne sont dus qu'au transport des vases et des graviers que les pluies y amènent. La vitesse avec laquelle elle ccule est une nouvelle cause qui s'oppose efficacement à leur formation ; enfin le soin qu'on a eu quelquefois d'introduire dans les trous à tourbe les eaux de la Somme lors de ses crues , a concouru à produire le même effet; car ces eaux chargées de molécules terreuses , les ont déposées_ dans les anciennes tourbières et en ont exhaussé le fond aux dépens des attérissemens qui se seraient peut-être formés en différens endroits de la rivière. On a trouvé dans quelques parties de la vallée de Somme, en fouillant la tourbe bocageuse , des os d'animaux et des bois de cerf : on a découvert aussi dans les couches supérieures , des fers de chevaux , des armatures de bêches , et d'autres ustensiles
d'agriculture. On parle même d'un
bateau chargé de briques trouvé enfoui à une certaine profondeur aux environs de Pecquigny (3). La Somme , avant d'entrer dans Abbeville , se divise en deux bras qui se réunissent après l'avoir traversé. Sa rive droite présente jtisqu'à Noyelles , une petite falaise escarpée dont, à partir du village de Port, les eaux de la mer baignent le pied lors des grandes marées. Une certaine étendue de l'espace compris sur la gauche, entre le lit de la Somme et les collines qui forment son bassin, en est garantie par des digues. Le M arquenterre, qui s'étend entre l'embouchure de cette rivière et celle de l'Authie est un pays
(
23
plat , couvert par des digues au nord et au sud,
et par des dunes de sable à l'ouest. Les marais dont il est entrecoupé , ont été en partie desséchés dans ces derniers temps , et dédommagent amplement,
par la fertilité de leur sol , des dépenses qu'on a été obligé de faire pour les livrer à l'agriculture. On trouve à la pointe méridionale du Marquenterre le bourg du Crotoy , qui n'est plus aujourd'hui qu'un amas de masures : ses portes et ses fortifications ruinées sont les seuls monumens qui attestent son ancienne importance. La ville de Saint-Vallery où viennent aborder les vaisseaUx qui apportent de l'étranger les denrées destinées à la consommation de l'ancienne Picardie et des départemens adjacens , est bâtie sur la rive gauche de la Somme , précisément vis-à-vis le
Crotoy. Le monastère auquel il paraît que cette ville doit son origine , fut élevé sur une petite
-montagne isolée d'où il dominait tous les environs:
ce monticule est lui - même sillonné de petits
vallons qui sont tous inclinés vers l'intérieur de la haie, mais ils ne parviennent point jusqu'au niveau de la plage : ils sont coupés à pic perpendiculairement à leur direction à plus de 20 OU 30 pieds au-dessus des eaux de la rivière. Un ruisseau appelé l'Amboise , arrose la vallée qui' sépare la petite montagne de Saint-Vallery de
la colline de Pinchefalise. Cette vallée dont le
fond est au-dessous des hautes mers, de vive eau, est couverte par une digue. La direction du ruisseau indique assez que le vallon qu'il parcourt est fermé à son origine , et ne communique point avec les bas champs de Ritiauville , Salenelle , &c. :il en est séparé par laie espèce de crête qui se prolonge depuis le cap