Journal des Mines (1794-95, volume 2)
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.et même cordon avec celles qui bordent 1e Mar-
on est amené à conclure que les taux qui cou-
pieds au-dessus des plus hautes marées.
vraient alors la vallée étaient stagnantes , que cette Cartes n."
et n." 3,
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et réduites à un certain état de décomposition. Tous les naturalistes s'accordent à reconnaître que les végétaux ne peuvent être amenés à cet état que par un séjour plus ou moins prolongé sous les eaux. Les matériaux qui forment le sol de la vallée dont nous parlons , ont donc été submergés pendant un certain temps ; or leur pesanteur spécifique étant , dans leur état naturel , moindre que celle du fluide où ils avaient été reçus, ils devaient nécessairement participer à ses mouvemens ; d'où il suit que si les eaux de la vallée de Somme se fussent rendues dans la mer comme aujourd'hui elles y auraient entraîné les bois et autres végétaux auxquels il faut attribuer la formation de la tourbe: donc par cela même que cette formation a eu lieu, vallée n'avait point d'embouchure et formait une espèce de lac. II est naturel de penser que les deux collines entre lesquelles la vallée de Somme est contenue, se réunissaient dans l'endroit où elles sont encore le moins éloignées rune de l'autre. La falaise de Boismont ou celle de Pinchefalise paraissent avoir été jointes à celle de Port qui se trouve sur la rive opposée ; elles ne présentent point en effet du côté de la rivière une pente douce telle que la prennent les terres abandonnées à elles-mêmes , mais elles sont coupées à-peu-près à pic , ce qui indique d'une manière positive qu'elles s'étendaient autrefois l'une vers l'autre sous une inclinaison beaucoup moindre ; et comme leur distante n'est maintenant que d'environ une demi-lieue, on conçoit aisément leur jonction : ainsi les collines calcaires de la haute Normandie ne formaient qu'un seul
quenterre à 1 est.
Pendant que les débris des végétaux charriés dans le lac dont nous venons d'annoncer l'existence , se déposaient sur le fond et préparaient les couches de tourbe qu'on a retrouvées depuis, le pays au-delà de ,ce lac n'était point tel qu'il est de notre temps. L'emplacement des villages de Pandé , Sallenelle et Cayeux était sous les eaux-, et la petite montagne calcaire sur laquelle la ville de St.-Vallery est bâtie, formait une île. On remarque en effet que la côte occidentale du cap Cornu présente encore l'aspect d'une falaise battue et contournée par les flots , quoique le pied de cette côte soit maintenant à plus de trente
Que la mer ait couvert autrefois le continent
que nous habitons, c'et un fait sur lequel les
géologues sont tous d'accord ; mais quand et comment la retraite des eaux s'est-elle opérée Voilà le point sur lequel ils diffèrent entr'eux et
pour l'éclaircissement duquel ils ont entassé les suppositions. Plus ils ont voulu pénétrer dans l'antiquité , plus ils ont rencontré d'incertitudes. Heureusement nous n'avons pas besoin de remonter à cette époque pour expliquer les changemens dont il est question ici ; nous supposerons notre continent mis à sec , l'existence de la Manche britannique, et nous nous bornerons à prouver que les marées se sont élevées le loiig des côtes de la Picardie beaucoup plus haut qu'elles ne s'élevent aujourd'hui. On sait que dans l'état actuel la mer ne monte point au même niveau sur toute l'étendue des côtes de la Manche. Le courant du flot arrêté
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