Statistique géologique du département de l’Yonne exécutée et publiée sous les auspices du Conseil général, avec la direction et la coopération de M. A. Leymerie, professeur à la faculté des sciences de Toulouse par M. Raulin, professeur à la faculté des sciences de Bordeaux.- Auxerre : Periquet et Rouillé, Paris : Baillière et Dalmont, 1858. 864 p., 23 cm, 3 tableaux, 2 planches et une carte.
Page : Image 627
Révision de 14 nov. 2014 08:15:34, edited by Anonymes
578
STATISTIQUE GÉNÉRALE.
Terrain détritique . —On comprend sous cette dénomination les dépôts irréguliers formés par l'accumulation de débris de diverses roches sur le fond et les pentes des vallées et des dépressions ; ils y sont entraînés par leur propre poids combiné avec l'action des eaux pluviales, et se mêlent, dans les vallées, aux alluvions qu'ils alimentent en grande partie . Chaque jour les roches, fissurées par les influences atmosphériques et surtout par le froid en hiver, se désagrégent «et se divisent en fragments qui roulent sur les terrains en pente, où ils tombent même quelquefois en masses, assez considérables pour constituer des éboulements . Tels sont les amas de rocailles dont se recouvrent incessamment les parties déclives des massifs oolithiques et les manteaux argilo-sableux qui revêtent les pentes des vallons entaillés dans le plateau tertiaire ou dans la craie. Dans la région crayeuse, ces détritus sont quelquefois sous la forme de gravelles ou de fragments réunis par un ciment calcaire, de manière à former des espèces de brèches . Ce sont les parties les plus fines de ces détritus qui, réunies et mélangées avec une certaine proportion d'humus, constituent la terre végétale qui peut ainsi être considérée comme un cas particulier du terrain dont il s'agit . Les détails, dans lesquels nous sommes déjà entré, sur les diverses sortes de sols (p . 1 83 à 489), nous dispensent d'y revenir ici. C'est encore, sans doute, à cette époque que se sont formés d'assez singuliers dépôts appliqués en masses épaisses, jusqu'à une assez grande hauteur, sur les flancs de certaines vallées, surtout oolithiques, et qui sont désignés sous le nom d'Erène. Ce sont de petits fragments anguleux, ayant un volume presqu'uniforme, de calcaire en général plus ou moins compacte, qui sont disséminés dans un limon argileux jaune, plus ou moins rougeâtre, ou réunis presque sans ciment, de manière à former soit des masses incohérentes, soit des magmas solides, dont on peut se faire une idée assez juste en les comparant à un nougat. La grosseur des fragments est d'un centimètre cube en moyenne, mais il y en a de plus gros et de plus petits . Ces masses présentent fréquemment une stratification grossière et irrégulièrement inclinée, et l'on remarque que chaque strate est formé par des éléments qui ont le même volume . C'est là un caractère essentiel qui, joint à la forme anguleuse des fragments
