Statistique géologique du département de l’Yonne exécutée et publiée sous les auspices du Conseil général, avec la direction et la coopération de M. A. Leymerie, professeur à la faculté des sciences de Toulouse par M. Raulin, professeur à la faculté des sciences de Bordeaux.- Auxerre : Periquet et Rouillé, Paris : Baillière et Dalmont, 1858. 864 p., 23 cm, 3 tableaux, 2 planches et une carte.
Page : Image 654
Révision de 6 nov. 2014 09:55:38, edited by Anonymes
TABLEAU GÉNÉRAL DES FOSSILES .
605
satisfasse aux besoins actuels de la science . L'auteur qui a fait un travail semblable n'acquiert cependant aucun droit réel sur le nom de l'espèce, l'usage ne lui permet pas d'accoler son nom à celui de l'auteur primitif, ce qui pourrait paraître juste ; il ne retire de son travail d'autre récompense que la satisfaction d'avoir avancé la science en complétant le travail d'un autre. A côté de cette étrangeté, il s'introduit depuis quelques années dans la science une manière de faire qui nous semble bien fâcheuse ; lorsqu'un auteur est amené par ses études e transporter une espèce anciennement établie, par un des maîtres de la science et connue de tout le monde, dans un autre genre soit ancien, soit de création moderne, il supprime sans hésiter le nom du maître et met au bout du nouveau nom qu'il confère à l'espèce un nobis, absolument comme s'il en était le fondateur. Il est difficile de comprendre comment un travail identique au précédent, mais sur une espèce qu'une connaissance plus complète ou les progrès de la science forcent à transporter dans un autre genre peut-être nouveau, donnerait à un nouvel auteur le droit de mettre de côté le fondateur et de ne plus faire mention que de lui-même . Si dans le premier cas il y a véritable injustice à ne pas le laisser adjoindre son nom, n'y en a-t-il pas une beaucoup plus grande dans le second à lui permettre de faire disparaître complètement le nom du fondateur . Les deux espèces, quelque soient les perfectionnements apportés par le progrès de la science, ne sont-elles pas toujours de fondation Linnéenne, par exemple ; n'est-il pas d'ailleurs fâcheux et nuisible au progrès de la science, que deux listes publiées à vingt années d'intervalle ne renferment plus que peu de noms communs, et ne soient pas, par conséquent, comparables au premier aperçu, lorsque les êtres qu'ils représentent sont seulement nouveaux pour moitié peut-être . En consultant la nouvelle liste, le lecteur se trouve tout désorienté ; il ne se reconnaît plus ; il croit avoir affaire à des êtres dont il n'a jamais entendu parler. Il n'en est rien pourtant ; les êtres sont les mêmes, les mots seuls sont différents ; mais ce n'est qu'à l'aide de minutieuses recherches synonymiques qu'il peut s'en assurer. A notre avis, les plus beaux travaux sur une espèce déjà connue ne peuvent donner à leur auteur que le droit de mettre son nom après celui du fondateur, soit que l'espèce conserve son
