Journal des Mines (1795-96, volume 3)
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(8) restreinte jusqu'ici à moins de 5 Go mille la cause s'en trouve dans l'esprit fiscal quintaux : et barbare de l'ancien régime.
La ci-devant province de Lorraine n'était
point un pays de grande gabelle ; le sel y était moins cher que dans l'intérieur de la France. La ferme et, fa régie craignant de voir passer, ce sel dans les contrées limitrophes de grànde gabelle, avaient réduit le contingent de chaque habitant de la ci-devant Lorraine, beaucoup au-dessous du nécessaire absolu ; les salines ne fabriquaient que pour suffire ces besoins pressans , et seulement , en outre, à quantité stipulée par les traités pour les, Cantons suisses. Aussi s'était-on contenté de ne se servir que d'une partie des eaux de Dieuze et, de Château... Salins , laissant le reste en pure perte, de même que celles de Moyenvic. Feu.
Note,
La quantité annuelle de combustibles d'en former davantage, à moins que l'onne permettait pas n'eût augMenté la consommation en houille , restreinte à 6 6,000 quintaux par une décision ridicule de l'administration. B.
LE muriate de soude pur ou à gros grains était exclusivement réservé pour la Suisse ; des citoyens français 'restait souillé de toutesCelui les matières étrangères que les eaux entraînent, et dont quelques-unes le rendaient nuisible à la santé dans la préparation des alimens. 14 fabrication du sel à gros grains a été amenée en
Lorraine par les circonstances suivantes : les Hollandais venaient chercher des sels de mer à bon prix sur les eûtes ,.de France et d'Espagne , ils en lestaient leurs ct les portaient à Cologne ; on les raffinait en vaisseaux, donnant à
ceux qui en avaient besoin, une grosseur de grain fort upérieure à celle qu'on leur çfonnait alors en Lorraine;
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ces sels furent connus sous le nom de sels de Cologne ; et eurent une vogue qui fit craindre une grande diminution dans le produit des salines. Pour l'éviter, ,on construisit en 175 6., trente-quatre poêles au lieu de huit , la plupart échauffées à la houille , ou la formation du sel soutenue par une lente évaporation pendant cinq jours au lieu d'un , donna aux sels de Lorraine la grosseur de ceux
de (ologne. C'est ce sel que l'on fournit encore aux Suisses qui n'en veulent pas d'autre. Il paraît que la facilité de le reconnaître en cas de contrebande , et sur-tout une moindre dépense dans sa
formation
, avaient engagé la ferme à ne livrer en France que du menu sel. Il est bien certain que le goût éclairé des étrangers a forcé à leur en offrir du gros , et que ces fournitures ont été promises par des traités de paix. La suppression des étuves qui nous- semble indiquée à la fin du mémoire, pour faire place à des chaudières destinées à sécher le sel , pourrait être -avantageuse s'il s'agissait d'un muriate de sonde plus pur que celui que l'on obtient actuellement dans les salines , et c'est ce que propose sans doute le représentant du peuple LoyseI -
puisque , sans cette précaution , le sel contiendrait toujours des parties de muriate calcaire et magnésien , et du sulfate 4e soude, qui y resteraient mélanges.
I O. Les vices d'un tel régimeauraient dû disparaître depuis la révolution, et ce n'est pas sans étonnement qu'on voit toutes les manipulations encore dirigées sur les mêmes- bases. Il est temps que le gouvernement républicain opère dés changemens Salutaires dans cette partie comme il le fera dans les autres branches d'administration ; il peut-y parvenir avec économie, et faire jouir les - citoyens de l'abondance des, salaisons préparées avec un sel pur : les substances étrangères au muriate de soude trouveront une place utile pour faire prospérer le