Révisions de la page | Historique de transcription | Journal des Mines (1795-96, volume 3)

( 86 ) suffocation et l'asphyxie complètes. deviennent inévitables.

Voyons, dans ces fatales circonstances , comment on pourra rappeler à la vie les victimes des gaz délétères , soit inflammables , soit acides carboniques , car ils n'exigent point de traitemens difFérens.

Ces moyens tendent, les uns à stimuler et à ranimer les forces vitales anéanties , les autres à détruire l'engorgement des poumons et l'affection nerveuse.

Dès qu'on a à rappeler à la vie un asphyxié , il faut, avec célérité , commencer par lui ôter ses vêtemens , pour l'exposer à l'air extérieur le plus

frais et au nord. C'est Wpremier et le meilleur

moyen à employer , parce que nul autre ne peut distendre comme lui les vésicules pulmonaires dissiper leur engorgement, et rétablir la circulation , en stimulant, par sa présence , les veines et le cur lui-même. Pour rendre ce moyen plus énergique , il sera bon de prendre un de ces soufflets dont on se sert pour allumer le feu, d'y adapter une canule recourbée, de la fixer dans une narine de l'asphyxié , en comprimant l'autre, et de faire ainsi pénétrer de .force l'air dans les poumons. On s'est assuré que la seule présence d'un air frais et pur a servi plus d'une fois très-avantageusement, lorsque cet organe n'est pas encore trop gravement affecté ( 1); mais si la respiration tarde à reparaître, ) Vicq-d'Azyr a rappelé à la vie un asphyxié, seulement ( en l'exposant nu -sir le pavé, dans une cour couverte de neige. Le. docteur Frewen , de Sussex , a rappelé à la vie un jeune homme suffoqué par la vapeur de la houille , en le faisant plonger dans l'eau frdide et mettre ensuite dans un lit chaud. C'est ainsi que j'ai vu rendre l'existence aux chiens qu'on descend dans la

grotte méphitique qui porte leur nom près de Naples , en les jetant dans .1.e lac kpano qui en est tout prés.

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ainsi que la circulation , il faut , sans tarder', faire usage des stimulans , pour ranimer et développer dans le coeur et les vaisseaux l'irritabilité qui est presque anéantie.

Lors donc que le corps nu d'un asplaixié est étendu par terre, on redresse sa tête et son dos contre une botte de paille ou contre le mur ; on lui lance dé loin , et sans interruption , sur tout le corps , l'eau la plus froide qu'on puisse trouver, avec un pot, ou plutôt avec une seringue, si on en a à sa disposition; on continue cet exercice pendant plusieurs heures de suite, en se relayant : ce moyen est, sans contredit , le spécifique le plus assuré de l'asphyxie , et , en l'employant avec opiniâtreté, on a.souvent rappelé à la vie des personnes qui semblaient ne laisser aucun espoir. Lorsque de petits hoquets ._survenans annon.

cent que la flamme de la, vie .n'est pas tout-à-fait éteinte, on fait de légères frictions sur le corps; en même-temps on tient la bouche ouverte avec un morceau de bois qu'on place entre les dents, et on y fait pénétrer quelques cuillerées d'acides végétaux , et sur-tout dta vinaigre commun, mêlé de deux parties d'eau; à son défaut, on peut prendre de l'eau-de-vie également étendue d'eau. Je crois que quelques gouttes d'éther vitriolique avec du sucre et de l'eau pourraient être fort utiles , parce qu'elles seraient non - seulement cordiales , mais encore elles 'serviraient it tempérer les convulsions de l'estomac , qui ont souvent lieu dans ces circonstances ; oh prépare ensuite des .demi-lavemens irritans , faits avec le vinaigre pur , et autant de sel de cuisine qu'il en peut dissoudre. On frottera les tempes et les narines avec le même vinaigre ; faudrait en avoir qui nt. concentré ou radical pour