Révisions de la page | Historique de transcription | Journal des Mines (1795-96, volume 3)

(

2

bords minces , sont transparens comme dans la mine d'argent rouge-clair, à laquelle ils ressemblent plus

particulièrement. Cette substance se casse facilement en petits morceaux très-aigus, qui cependant sont très-difficiles à broyer : la couleur de la poudre qui en résulte tient le milieu entre le jaune-orangé

et le rouge de brique. La pesanteur spécifique de cette substance est de ,i Sa. La forme colonnaire des cristaux et leur surface sillonnée et striée, ont sans doute été le motif qui a. fait classer ce fossile parmi les schorls d'un autre côté sa cassure et sa couleur l'ont fait ranger parmi les grenats. Les expériences que nous allons décrire prouvent que ce corps , bien loin de devoir être rangé dans aucune de ces deux espèces , n'appartient pas même au genre des terres , et qu'il forme une substance métallique particulière. I. L'on exposa un morceau de ce fossile , dans Action du fsectihori7orugi: un creuset d'argile, au fourneau dans lequel on fait

cuire la porcelaine. Sa forme et son éclat ne furent point altérés ; sa couleur seulement avait changé, et avait passé à un brun plus foncé.

H. Un autre morceau qui avait été exposé au même degré de chaleur, dans un creuset brasqué était brisé en petits morceaux anguleux ; la couleur rouge avait été changée en un brun clair et terne son éclat avait presque totalement disparu. Essais au Iii. Un morceau semblable, traité au chalumeau chalumeau. sur un charbon, ne s'est point dissous dans le phosphate de soude et d'ammoniaque; le petit globule qu'il avait formé était opaque , et d'un rouge-pâle grisâtre : une légère pression le réduisit en une poudre grossière. I V. Traité avec le borax , il s'est dissous , et a formé un gEobule d'un rouge hyacinthe,

( 3 )

V. Ce fossile, réduit en poudre, et mêlé avec /e carbonate de soude dans une petite cuiller, s'y est dissous peu à peu. Après le refroidissement, le globule était opaque , et présentait une couleur rouge blanchâtre.

Pour découvrir l'effet des acides sur ce corps, j'introduisis dans quatre fioles une quantité de ce fossile réduit en poudre ; je versai dans chacune

Action des sur le

aci,les

schorl rouge.

un acide différent ; et me servant des acides sulfurique , nitrique, muriatique et nitro-muriatique je les fis digérer à chaud pendant un temps assez considérable. Aucun des acides ne l'attaqua , et je retirai des fioles -la substance sans aucune altération. VIT. Je fis rougir , pendant une heure , cent Action de la grains de la substance pulvérisée , avec quatre fois potasse caustique sur leur poids de potasse pure; j'étendis ce mélange fossile. ce avec de l'eau, j'y ajoutai de l'acide muriatique ea

excès, et le mis en digestion pendant quelque

temps. Il me parut qu'il ne s'en était dissous qu'une très-petite quantité dans cette opération; la partie indissoluble se déposait au fond du vase en une matière visqueuse, blanche et très-pesante. Je ne pus la séparer par le filtre ; la liqueur qui passait était trouble , et avait un aspect laiteux : je délayai donc toute la matière dans une plus grande quantité d'eau, je la fis déposer pendant vingt-quatre heures, et décantai ensuite ce qui était clair. Le dépôt qui

fut évaporé jusqu'à siccité ; il reprit, par cette opération, une couleur rougeâtre. Présumant que , par cette expérience, la pierre n'avait point été entièrement décomposée , je fis rougir une seconde fois le résidu avec deux cents grains de potasse pure ; je le délayai , comme auparavant , avec de l'eau ; j'y ajoutai de l'acide resta