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S. XIII.

26 ) CONCLUSION.

QUOIQUE nous ne soyons pas encore parvenus

à fondre et à réduire complétement la matière

du schorl rouge , cependant en rapprochant les faits exposés dans ce mémoire, en les comparant entre eux , et sur-tout à ceux que fournissent les

autres substances métalliques, nous sommes forcés

de conclure que le schorl rouge est un métal particulier, mis à l'état d'oxide par la nature, dont les propriétés générales doivent le faire placer parmi les métaux cassans et oxidabIes , et dont les propriétés spécifiques lui méritent un yang et une dénomination particulière parmi les substances de cet ordre. En effet , si l'on se rappelle sa pesanteur spécifique , ses combinaisons avec l'acide prussique et l'acide gallique , ses dissolutions dans les acides minéraux, qu'on ne parvient jamais à saturer coinpiétement de cette substance ; si l'on considère en outre, que, rapproché de l'état métallique par les corps combustibles , il décompose les acides sulfurique et nitrique , dont il absorbe l'oxigène en perdant son éclat, et en se réduisant en une

poudre parfaitement semblable à ce qu'il était avant d'étre soumis à l'opération de la réduction , l'on est forcé , par la nature même des choses , de le classer parmi les métaux. Si l'on réunit à ces considérations les changemens de couleur que ses dissolutions dans les acides éprouvent par le zinc et par l'étain , les nuances pourpres , violettes et bleuâtres que ce métal 'jaune prend lorsqu'il est brisé encore chaud, celles que présente sa combinaison avec l'acide prussique, lorsqu'on la décompose par les alcalis caustiques , il ne peut'

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rester aucun cloute aux chimistes sur la nature de ce corps. Nous convenons cependant que nous n'avons pas encore sur ce métal toutes les connaissances que l'on peut désirer, pour lui assigner le rang qu'il mérite d'occuper parmi les autres métaux; mais on concevra Facilement qu'il n'est pas possible de faire dans un jour ce qui a demande plusieurs siècles pour d'autres substances beaucoup plus abondantes et plus faciles à traiter. Nous regardons donc, avec Klaproth, le schorI rouge comme un oxide métallique , naturel, particulier,, jusqu'à ce que , par d'autres expériences,

on ait prouvé le contraire. Nous terminerons ce mémoire en invitant les minéralogistes à rechercher avec soin ce minéral dans la nature , à en découvrir le gîte , et à en observer les rapports avec d'autres substances. S'il se rencontrait abondamment dans la nature, i est vraisemblable qu'il de-

viendrait très-utile dans plusieurs arts , et particulièrement dans l'art de l'émailleur , du faïencier du verrier , à cause des différentes couleurs qu'il est susceptible de prendre et de communiquer aux flux, suivant qu'il est plus ou moins oxide. 'Vote remise au Rédacteur par le C.e' le Lievre. Nous avons appris du citoyen Darcet , que pendant long-temps on s'est servi en effet du schorl rouge ou

oxide de titane à la manufacture de Sèvres, pour colorer la porcelaine en brun. C'est avec cette substance qu'a été coloré , entr'autres , le grand et beau vase connu sous le nom de Cordelier , qui attire les regards clans la galerie du Muséum des tableaux : on a renoncé à s'en servir parce qu'il était extrêmement difficile d'obtenir une teinte uniforme.