Révisions de la page | Historique de transcription | Journal des Mines (1795-96, volume 3)

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avoïr qu'une seule manière- de l'opérer avec avriti tage et sûreté. Ce serait

I.' De se rendre maitre de _la Somme , en fa fixant dans un lit qui fût capable de la contenir, et don la largeur et la capacité pussent satisfaire à l'écoulement de ses eaux , sans néanmoins diminuer le nombre des usines qu'elles mettent -en Ynouvement;

z.° D'ouvrir un grand fossé de desséchement dans lequel s'écouleraient, au moyen de rigoles transversales , les eaux que contiennent les vases molles ; ce qui opérerait la dessiccation de ces vases.

» On commencerait ce travail par l'extrémité in. férieure de la vallée, et on le continuerait en remontant, et proportionnellement à la partie que l'on voudrait dessécher ; car pour que cette opération eût tout le succès qu'on a droit d'en attendre et qu'il n'en résultât aucun effet fâcheux , il faue drait n'attaquer, chaque année , qu'une partie des marais , et conserver toujours l'eau dans les pare lies supérieures , au moyen des digues ou viet qui les partagent actuellement ( ï).

Le nouveau lit qu'on formerait à la rivière _s'exécuterait de même en remontant ; et chaque année , on ne le porterait pas plus loin que la, Le C.e" Lamblardie donne à l'établissement de ces ( ) dives, une autre origine que celle qui leur est attribuée par le C..' Girard. Voyq; n." X de ce journal.) La Picardie, dit-il, a long-temps été le théâtre des guerres ; la rivière séparait souvent les combattans campés sfir les deux rives. Un parti

rie pouvait attaquer t'autre sans la passer dans plusieurs 'points et ce passage ne pouvait facilement s'effectuer qu'au moyen de

digues qui traversaient la vallée. Ces digues ont conservé le tom de viq du mot via, çhernin. Une de ces digues s'appelle

partie qu'on 'Vendrait dessécher. II se terminerait au viez , ou digue transversale , qu'on aurait laissé pour retenir les eaux dans la partie supérieure. Par ce moyen , les eaux qui s'épureraient des vases , n'auraient besoin , pour leur écoulement , ni d'un très-grand fossé, ni d'une pente très considérable. Celle de la Somme, depuis SaintSimon jusqu'au-dessous d'Amiens , est d'environ trois pouces six lignes par cent toises. La moitié de eette pente sera bien plus que suffisante pour écouler les eaux du dessèchement. On pourrait donc atteindre, à l'endroit des marais, la profondeur qui serait nécessaire pour produire dans le

niveau des eaux un abaissement de plus de dix

pieds.

»On doit donc croire à la possibilité de dessécher compIétement les marais de là haute Somme , en adoptant les moyens et la marche que je viens de proposer. Ils ont cet avantage que le desséchement ne se faisant que progressivement et par parties on serait toujours à même de constater les produits réels qui en résulteraient, et de suspendre même cette entreprise , sans aucun inconvénient. » C'est ainsi qu'on opérerait, sans violence et sans danger , un changement qui serait tôt ou tard encore riez du canp. On compte dans la partie de la vallée de la haute Somme , .située entre Saint-Simon et Bray, environ quarante de ces viez , qui fa barrent transversalement. Il y avait dans cette vallée , comme dans beaucoup d'autres , d'anciens châteaux dont les eaux de la Somme, retenues par ces digues,

formaient la principale défense. Les seigneurs riverains ont profité des avantages que leur procuraient ces barrages pour l'établissement d'un grand nombre de moulins ; et l'intérêt d'augmenter la hauteur des chutes, pour donner plus de vîtesse à l'eau , a fait exhausser toutes les digues sur lesquelles lek Usines ont été construites.

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