Journal des Mines (1795-96, volume 3)
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J'ouvrage de la nature elle-méme. En effet , tout donne lieu de présumer qu'un jour un débordement subit fera disparaître les marais de la haute Somme , et les digues qui les protégent ; et il est probable que cette conjecture s'est déjà réalisée dans la basse Somme , à une époque dont la mémoire s'est perdue. Cette partie de la vallée paraît avoir été pareillement barrée par des digues qui soutenaient les eaux , et dont on reconnaît en beaucoup d'endroits,, des vestiges non équivoques. Il est présumable que ces digues ont été rompues par un grand débordement, et j'ai quelques raisons de soupçonner que les eaux qui l'ont formé sont prinçipalement venues de la vallée d'Ancre ; mais le temps ne m'a pas encore permis de donner. suite à mes premières observations. » (Les motifs qui peuvent faire soupçonner que les digues qui barraient anciennement la vallée de la Somme au-dessous d'Amiens, ont été rompues par une inondation provenant principalement de la vallée d'Ancre , sont fondés .° sur ce que dans beaucoup d'endroits de cette partie de la vallée de la basse Somme , Tai tourbe est mélange , dans -une espèce de désordre et de confusion, avec beau-
stalactites ; mélange qui n'a pu etre. produit que par les eaux animées d'une assez grande' vitesse ; 2.° sur ce que les côteaux qui bordent la. vallée de la haute Somme ne paraissent point contenir de ces stalactites , tandis qu'on en trouve des masses considérables dans la vallée d'Ancre , et notamment dans la commune d'Al, ÇO1.1,1) de débris de
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» Les circonstances qui ont dû accompagner cet événerrient,in'ont paru propres à eter quelque lumière sur la formation de la tourbe. Voici du moins
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les conjectures qu'ellesm'ont fait naître surPorigine de cette substance: »Les racines des plantes aquatiques qui croissaient dans les marais avant le débordement , formaient des bousins semblables à ceuk qui se trouvent au-
jourd'hui dans les marais de la haute Somme. Lorsque les digues ont été rompues, les eaux rete-
nues se sont écoulées ; fa couche épaisse et flottante
de bousins a touché le fond du marais sur lequel elle a pesé. La hauteur dont les eaux se sont abaissées s'étant trouvée plus grande que l'épaisseur des bousins , leur partie supérieure manquant d'humidité s'est desséchée ; et, privée de végétation, elle a étouffé celle de la partie inférieure sur laquelle elle s'est affaissée : la masse entière s'est décomposée, et ,, se condensant par son propre poids, elle s'est convertie en tourbe ),.
DEUXIÈME PARTIE, Relative ez la navigation de la basse Somme.
LE but que le citoyen Lanzblardie s'est proposé dans cette seconde partie de son ouvrage, l'a conduit à des observations intéressantes sur les variations survenues à l'embouchure de la Somme, et sur les causes toujours subsistantes qui les ont opérées. Nous allons présenter, d'après lui, le résultat de ces observations. c, IL est généralement reconnu que l'embouchure des affluens à la mer se relève sans cesse. Cet exhaussement , qui en. produit nécessairement un dans leur lit , est dû à deux causes principales la première vient des matières que les affluens charient , et déposent principalement lorsque leur vitesse est altérée et détruite par la mer, dans laquelle
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