Journal des Mines (1795-96, volume 4)
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Je vais donner d'abord un précis historique des diverses opinions qu'ont eues les minéralogistes sur la nature du wolfram, et j'y joindrai l'indication de ses caractères extérieurs. Le wolfram est un de ces minéraux qu'un aspect équivoque a fait associer succe-s4vement à différentes espèces avec lesquelles on leur trouvait de la ressemblance , et qui ont été comme balancés
pendant long - temps , avant de parvenir à une position fixe et durable. Henchel remarque qu'a Altenberg , en Misnie , on donnait improprement à ce minéral le nom d'antimoine ( ), et de-là vient sans doute celui de spuma lupi écume de loup ), par lequel une multitude d'auteurs l'ont désigné, et qui rappelait ses prétendus rapports 'avec l'antimoine ou le loup métallique des alchimistes (2). Plusieurs naturalistes ont regardé le wolfram
comme un schorl abondant en fer (3). Car ce n'était pas assez que ce mot de schorl eiit occasionné-tant d'erreurs en lithologie, il fallait aussi que les- métaux eussent leurs schorls ; et le titane de Hongrie a contribue encore depuis , sous le
nom de schorl rouge, à grossir cette liste trompeuse.
D'autres faisaient du wolfram une mine de fer arseniéale. Telle avait été d'abord l'opinion 4-le 'Va/krills , qui a regardé dans la suite le wolfram (t) .Pyritol. trad. franc. p. 64. ( 2) Wolf est un mot allemand qui signifie loup. Ram ou plutôt rahm veut dire, clans la méme langue, de la suie, et aussi, suivant Adelung , tonte substance spongieuse ou feuilletée. Les mineurs allemands ont nommé cette même substance eisenrahm, eisenschwrqe , wolfarth et wcdfert. C. (3) Deliie, cristal. tom. Il , pag. 31/ , ,note 12. Den/este lettres , tom. I , pag. 331. Delisle avait déja changé d'opinion lors de l'impression de son troisième volume. Voyez pag. 262.
comme une espèce de manganèse, en même temps
qu'il rangeait ce te dernière substance dans la classe des pi rres
(
Les expériences de MM. d' Flhuyaront mis fin à ces variations , en prouvan que le wolfram renfermait
un métal d'une nature pariiculière
,
qui est le
tungstène. Je n'insiste polit sur cette découverte parce qu'on trouvera dans l'exposé des cito ens Vauquelin et Hecht le détail des opérations qui y sont relatives. La couleur du wolfram est d'un noir brunâtre; il cède facilement à l'action de la lime , et prend à l'endroit, où il a été attaqué une teinte d'un brun légérement violet. Sa poussière, étendue avec frottement sur le papier, y forme des taches de cette mème teinte. est composé de lames brillantes, qui se détachent aisément par la percussion. Sa pesanteur spécifique est considérable. Ayant trouvé
à cet égard de l'incertitude dans les auteurs ,
l'ai déterminée , avec tout le soin possible, sur un mon:eau de woll'ram de France , qui m'a donné pour résultat 73,3 3 3. Enfin le wolfram n'est que médiocrement ele( trique par communication , et n'attire point l'aiguille aimantée. Tous les morceaux de ce minéral cités jusqu'alors provenaient des mines de Saxe , .de Bohême ou de Suède. Dans plusieurs de ces mines , le wolfram accompagne des cris aux d'étain , qui ont comme lui une couleur noirâtre. Vallerius dit qu'il s'en rapproche même par sa forme extérieure ( 2 ). Cepen-
dant , lorsqu'on y regarde de près , on aperçoit une différence sensible entre cette forme et celle
(t) -9'sunla minerai., edit, /778, tom; 1. pag. 344, n.° 4, (z) ibid. pag. 345. ( b )
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