Journal des Mines (1795-96, volume 4)
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( 46 ) Pour qu'on pût en effet raisonnablement penser. que cette proportion est changée, il faudrait faire voir que la base de ce gaz, à mesure qu'il traverse l'acide nitreux rutilant , abandonne le calorique pour aller s'ajouter et se confondre avec l'autre portion d'oxigène déjà existante dans cet acide mais comme il est bien reconnu , même par ceux des chimistes dont je cherche à combattre l'opinion que la portion de principe acidifiant ainsi ajoutée , ne fait que se combiner à la base du gaz nitreux qui colore l'acide nitrique, puisqu'une tbis .qu'elle se trouve, être completement oxigénée , c'est-à-dire, convertie toute entière en acide blanc du nitre, l'absorption du gaz oxigène cesse aussitôt d'avoir lieu, quoiqu'on continue d'y en faire passer , il s'ensuit que l'acide rouge du nitre ne -devient pas, un acide plus oxigéné par son contact avec l'air vital ; tout ce que l'on en peut conclure,
c'est qu'il se .produit, dans cette expérience, une quantité nouvelle d'acide nitrique, par le transport -de la base acidifiante de cet air sur celle du gaz nitreux tenue en dissolution dans l'acide du nitre .auquel elle donnoit une couleur rouge plus ou. moins foncée : aussi l'intensité de cette couleur s'affaiblit - elle à mesure que cette union s'opère, et lorsqu'une fois elle est devenue complète, par une addition suffisante de gaz oxigène , l'acide
cesse dès-lors d'être coloré, parce que la base nitreuse qui le colorait, ne se trouve plus être
combinée avec lui de la même manière, ni avec la même proportion de principes. Vouloir donc prétendre que l'acide rouge du nitre s'acidifie davantage par son contact avec Io. gaz oxigène, ce Serait en quelque sorte prétendre que du gaz 'oxigène que l'on fait détoner avec du
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gaz hydrogène tenant de l'eau en dissolution', est employé à augmenter la proportion d'oxigène exis-
tant dans la nature de ce liquide, pendant qu'il est parfaitement démontré aujourd'hui que la base
de ce fluide élastique ne fait que s'unir, dans cette circonstance, à celle du gaz hydrogène, avec laquelle elle donne naissance à une nouvelle portion d'eau, qui accroît véritablement la masse de celle qui était tenue en dissolution gazeuse , mais qui
ne la rend .pas pour cela plus oxigénée qu'elle I'étoit avant que la détonatiOn des deux gaz eût lieu.
Une troisième et dernière expérience
que 'T je
crois encore nécessaire de rappeler ici., parce
qu'elle. est une de celles qui ont le plus influé sur l'opinion des chimistes , est la décomposition .de l'acide blanc du nitre par la lumière. On sait que toutes les fois qu'on expose,aux rayons du soleil, de l'acide du nitre blanc et concentré, dans
un appareil destiné à recueillir les fluides élastiques, on ne tarde pas long-temps d'apercevoir
le dégagement continuel d'une assez grande quantité de petites bulles qui , rassemblées sous des cloches et soumises à l'expérience, offrent tous les caractères du gaz oxigène ; pendant que ce dégagement a lieu , l'acide se décolore de plus en -plus ; mais il est à remarquer que l'intensité de sa couleur ne va jamais aussi loin que celle qui se
produit toutes les fois qu'on fait passer du gaz
nitreux à travers ce même acide , et qu'elle s'arrête presqu'aussitôt que le dégagement du gaz oxigène çesse d'avoir lieu.
Cet acide , ainsi altéré par la présence de la lumière qui en a dégagé une certaine quantité