Révisions de la page | Historique de transcription | Journal des Mines (1795-96, volume 4)

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Le véhicule que la nature emploie le plus communément est l'eau : cette substance par la propriété qu'elle a de mouiller presque tous les corps,

fluide, n'ayant avec lui que le degré d'adhérence nécessaire pour retarder un peu leur précipitation,

c'est-à-dire de contracter avec eux une faible adhérence , possède la faculté de leur communiquer

d'autant plus facilement tous les mouvemens qui lui sont imprimés à elle - même , lorsqu'elle les trouve assez mobiles pour céder à cette action une molécule isolée d'une grande ténuité, doit donc se laisser entraîner par le moindre mouvement de l'eau qui la rencontre sur son passage. Ainsi, toute molécule quelconque , réduite son moindre volume, peut être déplacée par la seule

action de l'eau, lorsque ce fluide pénètre, dans les

sont dans la situation la plus favorable à l'aggrégation régulière. Les parties similaires, en s'attirant mutuellement, éprouvent une espèce de triage qui les sépare des autres substances contenues dans le même véhicule ; alors elles s'approchent lentement les unes des autres , elles se balancent pour se présenter mu-

tuellement leurs faces, et elles s'arrangent de la manière la plus convenable à leur forme. Les premières molécules aggrégées forment bientôt de petits groupes dont la sphère d'attraction augmente à mesure qu'ils croissent en volume , et qui sont

masses par l'attraction des tubes capillaires , ou lors-

autant de points centraux sur lesquels viendront

qu'il s'insinue dans des rochers trop peu denses 1)our s'opposer à son passage et pour l'empêcher de descendre en obéissant aux lois de la gravi-

'niées ,dans le même espace. C'est ainsi que les

tation; c'est donc de Cette manière que Peau , qui, par l'infiltration , circule dans l'intérieur des montagnes , peut déplacer et charier avec elle de proche en proche les molécules isolées qu'elle trouve

dans son chemin; qu'elle peut même , chaque fois qu'elle passe auprès d'elles, leur faire éprouver un

petit ébranlement qui finit par rompre la faible adhérence qu'elles auraient eue avec les molécules environnantes ; ainsi , par une suite d'action, elle peut l'es transporter à une grande distance. Mais si quelques espaces vides existent dans les masses de rochers, dans les noyaux de montagnes

à travers lesquels l'eau circule, la dernière condition de la cristallisation se trouve remplie ; l'eau qui occupe ces cavités y est à-peu-près en repos

les, molécules dont elle était chargée en y arrivant

fl'tant,, en quelque sorte , que suspendues dans le

s'établir les molécules qui successivement sont cha-

cristaux de différentes sortes se forment en même temps dans la même cavité ; qu'ils reçoivent d'autant plus d'accroissement, qu'ils deviennent d'autant plus purs, d'autant plus réguliers , que l'opération est plus prolongée, qu'elle se fait plus leruement , et que ce travail d'aggrégation s'opère dans un espace suffisant pour permettre à chaque substance de choisir des situations particulières.

D'après cet aperçu des procédés de la nature, quand , sans l'intervention de l'art , elle travaille à la production des corps réguliers que nous nommons cristaux, il est évident que la dissolution ne sert à la cristallisation , qu'autant qu'elle prépare des molécules dont l'isolement permet l'aggrégation régulière , en leur donnant une grande mobilité. Mais lorsque la molécule intégrante est constituée le dissolvant ne peut plus concourir à la cristalli-

eation que comme véhicule, c'est-à-dire, comme