Révisions de la page | Historique de transcription | Journal des Mines (1795-96, volume 4)

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/nilieu qui n'exerce plus aucune attraction chimique sur les molécules formées dans son sein

car, s'il conservait de l'action sur elles, loin de concourir à la cristallisation, il lui porterait obstacle puisqn'il balancerait ou surpasserait les forces qui appellent les molécules à l'aggrégation : et s'il a eu la force de les séparer, comment leur permettrait-il de se rejoindre ? La dissolution n'est donc jamais .que cause occasionnelle de la cristallisation, et ne fait, dans aucun cas , que ce qui peut s'obtenir par tous les moyens qui isolent les molécules. La dissolution devient encore une cause plus éloignée de la cristallisation, si c'est par précipitation que les molécules se sont formées. Elfe peut même ne point y concourir, comme nous l'avons dit, si c'est par décomposition que les molécules se sont isolées. C'est d'après ces principes que, dans les leçons de minéralogie que j'ai données cet hiver à l'école des mines , j'ai dit .° que la dissolution n'était

point un préalable essentiel à la cristallisation 2.° qu'elle ne servait à la cristallisation , qu'en pré-

parant des molécules isolées ; 3.° que loin de servir

it' la cristallisation d'une substance qui avait une

manière d'être particulière; ou une constitution fixe et déterminée, elle l'empêcherait, puisqu'elle changerait la manière d'être de cette substance. Quelques mots sont cependant nécessaires pour faire comprendre le vrai sens de cette proposition.

Un corps quelconque qui est attaqué par un forme un nouveau corps composé de la substance qui le constituait , s'il était un être simple, plus dissolvant , ne reste pas ce qu'il était auparavant ;

une portion du dissolvant ; telle une substance métallique dissoute par le soufre, ne présente plus ni le

( 65 ) le métal , ni le soufre en particulier, mais un être composé de l'un et de l'autre , nommé sulfure , bien , s'il était déjà composé, le corps qu'une oit nouvelle dissolution attaque ; une portion de ses anciennes parties constituantes cède place aux molécules du dissolvant, qui s'introduit dans la composition ;. ainsi l'acide sulfurique dissout la pierre calcaire, en remplaçant l'acide carbonique, et forme

un nouveau corps nommé gypse. Tout dissolvant donc qui attaquerait ou l'or, ou la pierre calcaire

ne pourrait pas phis servir à la cristallisation de l'un que de l'autre, parce que .ces substances ne re§teraient pas ce, qu'elles étaient avant cette opération à moins qu'après la dissolution , il ne se fit une

précipitation, par un procédé quelconque, qui les

restituerait à leur premier état , à la seule différence d'une division extrême qu'aurait le précipité , ce qui lui donnerait , il est vrai , une, des conditions nécessaires à la cristallisation ; mais dans ce cas , comme nous l'avons dit, la dissolution ne serait que cause occasionnelle, ou cause éloignée de l'aggrégation

régulière que pourrait prendre l'or ou le calcaire

après cette opération. Par conséquent, si je voulais faire cristalliser artificiellement du quartz, je pourrais peut-être chercher à le dissoudre, mais ce serait

uniquement pour arriver à une précipitation, car autrement ce ne serait.plus du quartz que j'aurais, mais un corps composé de silice et du dissolvant, d'acide fluorique , par exemple, si c'est lui que j'ai employé dans mon opération ; cependant, comme mon unique but, dis-je , serait de porter les molécules du quartz à un tel état de division, qu'elles pussent obéir facilement aux affinités d'aggrégation, tout moyen qui tendrait au même but , remplirait également mon objet : ainsi, si je connais un corps Journal des Mines , Messidor, an Ir.