Journal des Mines (1795-96, volume 4)
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( 64 ) la renaissance du Rhône. Cet endroit
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exigerait,'
les mêmes travaux d'art que la Perte, si l'on voulait que la navigation n'y fût pas interrompue. Pour faire passer ce défilé de 16 décimètres son bateau , qui avait trois mètres de large , le citoyen Boissel fut obligé de le faire soulever avec des cordes, appliquer de champ contre le roc et tirer en avant, de façon que ne présentant plus â fa largeur du passage que sa hauteur de bord, il franchit ce détroit. Le bateau ayant été tedressé, les navigateurs y redescendirent les uns après les autres , suspendus à une corde. Il ne leur restait plus à franchir que le débouché de la Glière; mais ce passage est un des plus mauvais de tout le trajet , par les blocs énormes dont il est embarrassé et parce que Je fleuve y est dans â
Débouché et
bassin de la Glière. Fin de l'expédition.
toute sa fureur, et y forme un coude assez brusque. En sortant du MaIpertuis , le Rhône est d'abord paisible , et ne reprend sa vitesse que peu-à-peu. On a vu que la même chose a lieu à la renaissance; mais bientôt , devenu libre de cet arrière-encaisse-
Observations faites
à la Glière,
ment qui le renfermait phis étroitement , iI se pré; cipite entre des rochers isolés , qui se sont écroulés du haut de ses bords. Là , dit le citoyen bisse!, nous fûmes vomis plutôt que portés sur l'onde. Les navigateurs franchirent sans accident le débouché, et ils se trouvèrent enfin au terme de leur expédition , au milieu de la Glière, qui forme une espèce de bassin où les bateliers de Seyssel remontent dans les basses eaux. Ce joli bassin fournit encore au citoyen Boissel quelques observations intéressantes. Le rocher qui en forme l'enceinte, est miné par-dessous à la manière dont les lits de rocher tendre le sont audessous des lits durs dans l'encaissement du Rhône. Ce
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Ce ne sont pas seulement les eaux du fleuve qui produisent ces érosions ; la gelée contribue chaque année à déliter ces pierres. La même cause n'ayant pas autant de prise sur le lit de pierre dure, il reste en encorbellement jusqu'à ce que sa pesanteur excédant Sa force de cohérence, il se détache. C'est ce qui a semé dans l'encaissement du Rhône, les blocs qu'on y voit , et beaucoup d'autres sans doute cachés sous l'eau ; c'est ce qui a fait crouler l'ancien pont de Lucey. La tranchée du Rhône était donc , avant ces écroulemens , plus étroite par. son ouverture qu'elle ne l'est aujourd'hui.
On voit aussi , dans le bassin de la Glière
tin monticule cônique formé , suivant le citoyen Boissel , par l'eau d'un ruisseau qui tombe du haut du rocher sur la pointe de, ce cône. La pierre dont il est composé, et qui paraît se former journellement par le sédiment de cette. eau , semble de la même nature que celle des rocs voisins ; mais s'il est vrai qu'on y remarque de plus des indices de couches correspondant à celles des rocs , il est
difficile de supposer que ce soit véritablement l'eau du ruisseau qui l'ait formé en entier. Audessous du bassin de la Glière , la navigation n'offre
plus rien de remarquable ; .ce n'est cependant qu'à
l'endroit nommé le Parc que commence le véritable ;lit marchand du Rhône.
Nous terminerons ici cet extrait , en renvoyant au mémoire original pour les différens projets de navigation que l'auteur propose ou examine, ainsi que pour les planches , dans lesquelles il a repré3enté les points de vue les plus intéressans qu'offre cette partie du cours du Rhône. On lira aussi avec Journal des Mitas. Thermidor, an IV.
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