Journal des Mines (1796-97, volume 5)
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( 58 ) de sulfure de fer , et des principes du terreau bitume unis à des quantités très-variables de terre argileuse et siliceuse ou calcaire. Lorqu'elles sont exposées à l'air humide , le sulfure de fer , qui s'y trouve disséminé en points pyriteux , passe à l'état de sulfate; elles se décomposent et s'effleurissent ; et lorsqu'elles sont amassées en tas un peu considérable, cette décomposition est accompagnée ordinairement d'un tel 'degré de chaleur , que la inasse entière' prend feu et se consume lentement , en exhalant une petite fumée mêlée d'une flamme violette presque imperceptible , et en répandant une odeur .désagréable et pénétrante d'acide sulfureux, à laquelle succède ordinairement une odeur de bitume assez
agréable. Les choses se passent de même, soit qu'on porte le feu dans ces tas pour donner lieu à tion , ou qu'on place ces terres dans un foyer allumé. Dans tous les cas , elles ne donnent qu'un peu de flamme sulfureuse et légère, qui cesse bientôt : elles continuent ensuite à .se consumer lentement,
à la manière de l'amadou ou de la mèche des canonniers. La combustion étant terminée, il reste une masse très-friable, tirant plus ou moins sur le rouge , suivant qu'elle contient plus ou moins de fer. - Les terres dont nous parlons sont disposées en Sa matiière irâre dans la couehes qui alternent avec des argiles pyriteuses terre. des marnes , des sables , ou des bancs de coquilles marines; elles reposent ordinairement sur des glaises,
L'épaisseur de ces couches varie depuis quelques centimètres jusqu'à 3 mètres et plus. Lorsqu'il y en a plusiers couches successives ,' les meilleures sont celles qui sont placées le plus profondément.
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On en a trouvé presqu'à la surface , et recouvertes seulement de 15 à 18 décimètres de terrain d'alluvion; d'autres sont exploitées à la profondeur de 16 mètres et plus. 11 est probable qu'on en trouverait encore plus bas , si l'on n'était retenu par la dépense de l'extraction , et par celle qu'exigerait l'épuisement des eaux. L'exploitation se fait quel-
quefois à ciel ouvert , lorsque les couches sont très - peu profondes ; quelquefois aussi par puits et galeries , comme celle des mines de houille. Dans ce dernier cas , il importe au succès des travaux et à la sureté des ouvriers , que l'exploitation_ soit dirigée suivant les règles de l'art. Il est bon
aussi de prendre des précautions contre l'insalu-brité de l'air dans ces galeries souterraines. En 1772, trois hommes périrent asphixiés en entrant dans une mine, de ces terres noires , dont le travail avait été, suspendu pendant la moisson , et
dont on avait fermé le puits pour empêcher les eaux pluviales d'y pénétrer ; ceux qui retirèrent les corps de ces malheureux, furent eux-mêmes très-malades,
Il a été délivré anciennement des privilèges exclusifs pour extraire de ces terres pyriteuses pour engrais , soit à cause du mode d'exploitation régulier que cette substance exige assez souvent, soit seulement, peut-être, à cause du nom de houille qu'elle porte dans la plupart des cantons où elle s'exploite. Nous citerons les dates des permissions et concessions accordées pour le dépar-
tement de l'Aisne ; on en verra de 1774, et même de 1780. Cependant il y a grande apparence que
l'intention des lois a toujours été de laisser ces terres dans le droit commun des propriétés dont
on peut user à son gré sans avoir besoin de