Journal des Mines (1796-97, volume 5)
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été frotté, exerçait sur les corps légers qu'on lui présentait , et l'espèce de sympathie qui attachait le fer à l'aimant, que l'on considérait comme une' simple pierre. Les formes cristallines mêmes n'étaient pas tout-à-fait inconnues aux anciens ;, celle
du cristal de roche et celle du diamant avaient été assez bien saisies par Pline. C'était alors une merveille étonnante par sa singularité , que ces polyèdres réguliers qui excitent aujourd'hui notre admiration par leur multitude même et par leur diversité.
Ce n'est que pendant le cours de ce siècle ,que les savans ont commencé à soumettre l'ensemble des corps inorganiques connus à des arrangemens méthodiques , et que les mots de règne
minéral ont été prononcés. Parmi les différentes méthodes qui se sont succédées tour à tour , les unes , telles que celles de Linnus , de Vallerius fie Romé de Liste, de Verner, de Daubenton, em ployaient à la détermination des espèces , des genres , des ordres et des classes , certains caractères qui se présentent pour ainsi dire d'eux-mêmes
à l'oeil , comme ceux qui se tirent de la forme du tissu ; de la transparence , des couleurs , eu , Certaines propriétés faciles à vérifier, comme celles:
d'étinceler par le choc du briquet, de faire effer vescence avec l'acide nitrique , &c. ; les autres aSsujetties.à une marche plus savante , tracée par. Cronstedt.,- et suivie depuis par Bergmann, Born
Kiervan, &c., présentaient la série des minéraux classés:d'après leur analyse ; en sorte que les pècesi-étant déterminées par l'identité des principes cOmpOsanS ,
les genres se formaient des espèces
'qui avaient un principe commun. Le même moyen
servait encore, dans certains cas , à lier plusieurs genres
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genres ensemble dans un même ordre : ainsi les' sel neutres pouvaient être sous-0/4es en sels lins , sels terrestres et sels métalliques, suivant .qué
l'acide s'y trouvait uni à tin alcali, -à une terre ott à un métal. Mais lorsque l'analyse sse refusait la formation des ordres, on .y suppléait par quelque ,propriété chimique commune à tous les genres dont chaque ordre était l'assemblage ; et à l'égard des classes , elles étaient de même caractérisées d'après la manière dont les êtres qui les coinposaient se trouvaient modifiés dans les diverses opérations qui sont du ressort de la chimie,
Il ne faut pas croire cependant qu'il y et une
ligne de séparation nettement tracée entre les
deux modes de distributions méthodiques dont nous venons de parler. Les chimistes , après avoir
déterminé la série des classes, des ordres , des genres et des espèces , à l'aide des propriétés chimiques, ou des résultats de l'analyse, ne pouvaient descendre jusqu'aux variétés, qu'en employant les
caractères extérieurs pour les distinguer l'une de
,l'autre. Or, dans une méthode complète, il est d'autant moins permis de s'arrêter aux espèces que souvent elles se ramifient en plusieurs sous-di-
visions, dont les différences, beaucoup plus tranchées que ces nuances légères et fugitives qui modifient les variétés en botanique , présentent des résultats très- distincts de différentes lois ou de différentes manières d'opérer de la nature. Dans l'espèce calcaire, par exemple, les diverses formes cristallines , les stalactites , les marbres , &c. sont autant de modifications d'une même substance , qui sans doute méritent d'être observées et étudiées séparément ; et ne voir dans tout cela que de la chaux et de l'acide carbonique , ce serait prescittz Journ, des Mines, Frimaire an Tr.